Faciliter l'investissement des start-ups early-stage

Le 8 février 2022, Cédric 0 a annoncé, à l'occasion de la conférence sur la souveraineté numérique et dans le cadre de l'initiative Scale-up Europe, un fonds de fonds appelé "European Tech Champions"

Le 8 février 2022, Cédric 0 a annoncé, à l’occasion de la conférence sur la souveraineté numérique et dans le cadre de l'initiative Scale-up Europe, un fonds de fonds appelé "European Tech Champions Initiative" (ETCI) a vu le jour.

Doté pour l'instant de 3,5 milliards d'euros, ce fonds qui disposera d'une enveloppe totale de 10 milliards d'euros dans les semaines à venir a pour objectif d’investir dans des fonds d'investissements européens. La finalité ? Parvenir à avoir une dizaine voire une vingtaine de fonds dotés d'un milliard d'euros, arriver à 25 licornes françaises d’ici 2030 et mettre l’accent sur les deep tech.

Les licornes attirent beaucoup (trop ?) la lumière ces dernières semaines, ce qui ne doit pas faire oublier que les licornes de demain se créent aujourd’hui. L’accès au financement doit donc être envisagé dans toute sa verticalité, du pre-seed à la série F.

Pour accompagner ces jeunes pousses dans leur recherche d’investisseurs, des entreprises proposent des solutions pour les aider à lever des fonds, les encadrer juridiquement et structurer leur capital. Des propositions de valeurs utiles pour faciliter l’accès au financement.

On dit qu’en moyenne une startup sur dix est un échec. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 0.00006% c’est le pourcentage de chance de construire un projet qui atteint plus d’un milliard de valorisation. 

Comment améliorer les chances de réussite ? 

Deux enjeux majeurs : 

1. Faciliter les investissements early-stage 

2. Standardiser les pratiques d’investissements early-stage. 

Prenons l’exemple du Royaume-Uni, de loin le pays le plus attractif en termes d’investissements. Il est le premier pays devant l’Allemagne et la France tant par le nombre de tours de financement que de montants investis. 

Sur le premier point, les dispositifs fiscaux Seed Enterprise Investment Scheme (SEIS) et Enterprise Investment Scheme (EIS) sont les deux instruments privilégiés par le gouvernement britannique afin d’encourager l’innovation.

Avec plusieurs milliards de livres investis, ces dispositifs irriguent l’écosystème tech britannique – ce qui fait du Royaume-Uni une des communautés de business-angels les plus actives au monde.

Le SEIS s’applique aux investissements en phase d’amorçage avec des montants réduits mais engagés très tôt : le montant maximal investi lors d’un tour de financement communément appelé “bootstrap” est de 150.000 livres. 

L’EIS permet de financer les startups en phase de croissance avant l’arrivée des VCs : il s’applique dans une limite de 12 millions de livres par société. On parle alors de tours de “seed”.

Les dispositifs SEIS et EIS offrent respectivement 50% puis 30% de réduction d’impôts à l’investisseur lorsqu’il est résident fiscal au Royaume-Uni. S’ajoute une absence totale d’imposition sur une éventuelle plus-value lors de la sortie en capital et le report d’une éventuelle perte en déduction du revenu imposable dans le cas contraire.

Existe-t-il un équivalent en France ? La réponse est non

Sur le second point, le Royaume-Uni se distingue également par un cadre pratique et clair pour les investissements des jeunes startups. La British Private Equity & Ventures Capital Association ou BVCA met à disposition des modèles de documents juridiques qui permettent d’établir des standards de marché facilitant les investissements. 

Leur objectif est simple : promouvoir une documentation juridique conforme aux pratiques du marché au Royaume-Uni afin que les investisseurs et les entrepreneurs puissent se concentrer sur l’essentiel. Cela permet d'économiser en temps et en argent comme l’a démontré le précédent observé aux États-Unis.

Là encore, pas d’équivalent en France. Il y a certes des initiatives à saluer comme celles du Galion Project ou France Digitale mais aucun consensus. 

Pour atteindre des résultats aussi ambitieux que les promesses de financements européens, il faut aider structurellement ces startups à se développer et ce dès le début. 

A propos de Florent Artaud, Country Manager chez Seedlegals

Florent est Country Manager France de SeedLegals. Avocat de formation et entrepreneur, il a débuté dans l’écosystème tech à La Ruche qui dit Oui ! où il a travaillé pendant 3 ans en tant que responsable juridique et affaires publiques. Il s’est ensuite lancé dans l’entrepreneuriat et a fait ses armes au sein de The Family où il a développé un projet spécialisé sur l’actionnariat salarié et le partage du capital. C’est ici qu’il a fait la rencontre de SeedLegals par l’intermédiaire du fonds d’investissement Index Ventures. Convaincu par la nécessité d’aider les entrepreneurs et passionné d’entrepreneuriat, il a rejoint SeedLegals pour développer le marché français et répliquer le succès outre-manche.