Le WEB 3.0 est une opportunité unique pour la France 

Le débat du deuxième tour des élections présidentielles a abordé l'ambition des candidats sur les sujets tech. L'aspiration d'un " Google européen " est naturellement nébuleuse, sauf peut-être à l'ère du WEB 3.0.

Le débat du deuxième tour des élections présidentielles entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen est le premier en France, dans un tel contexte, ayant vraiment abordé – certes rapidement – l’ambition des candidats sur les sujets technologiques.

La question qui a lancé le débat s’inspirait d’une mesure du programme de Marine Le Pen qui rêve d’un « Google européen ». Une telle aspiration est naturellement nébuleuse. Sauf peut-être à l’ère du WEB 3.0, comme pointé très justement par Emmanuel Macron en cette toute fin de campagne.

Le WEB 3.0 ouvre une nouvelle ère

Emmanuel Macron a fait mouche en opposant au rêve d’un « google européen » la logique des marchés. Les GAFA et les BATX disposent en effet d’un temps d’avance car ils bénéficient de marchés intérieurs immenses qui permettent leurs développements. En cela, l’espoir d’un GAFA français pourrait être réduit à néant. Sauf en changeant de paradigme.

Et pour cause : la notion de nationalité n’a plus aucun sens à l’heure du WEB 3.0. La notion même de « Google européen » n’a plus aucun sens. Ce qui compte n’est plus l’accès au marché qui est désormais mondial. C’est la création de valeur alliée à l’avantage compétitif. Or, quels sont les avantages compétitifs recherchés ? Les talents, les laboratoires de recherche, la bienveillance des institutions et surtout, la meilleure régulation possible.

La régulation du WEB 3.0 est une force pour la France

La régulation des crypto-monnaies et de la token economy n’est pas parfaite en France. Mais comparé à la majorité des autres États, la France dispose d’un temps d’avance certain. Un temps d’avance qui s'appuie sur une réserve de talents, des laboratoires de recherche de pointe et des universités d’excellence.

Le meilleur exemple pour saisir la tendance : le CEO de Binance, l’acteur leader du secteur, qui déclare souhaiter positionner le siège européen de l’entreprise en France. Pourquoi ? Parce que la régulation y est positive et les institutions bienveillantes. Hier, un tel acteur aurait peut-être préféré un pays anglophone ou à la fiscalité plus souple.

Mais ce n’est pas ce que recherchent les acteurs du WEB 3.0 : après des années dans l’ombre, le WEB 3.0 cherche à être reconnu, accepté et accompagné. Et la France est en pole position avec un Président qui suit le sujet de prêt et comprend l’intérêt de ce nouveau marché en termes de création d’emplois et de valeurs pour les prochaines années. Une chance à ne pas rater !

Et après ?

Bien sûr, le quinquennat qui s’ouvre devra naturellement traiter de nombreux sujets encore en suspens afin de ne pas décevoir. La fiscalité des crypto-actifs, le cadre des NFTs et du metaverse… Les nouvelles terres à déchiffrer sont arides car techniques. Mais elles sont essentielles pour que la France et l’Europe restent attractives pour les acteurs de l’écosystème.

Au-delà du cadre juridique, deux impératifs se dessinent déjà : le développement d’applicatifs. Car au-delà des paroles, il faut des actes. Ce qu’Emmanuel Macron a commencé à esquisser en encourageant, en cette fin de campagne électorale, les musées à s’emparer des NFTs. Et puis sans doute une charte éthique pour le numérique français et européen. Une sorte de code de bonne conduite qui ne constituerait sans doute pas une révolution. Mais à l’image de la Charte de l’environnement, qui poserait enfin les bases d’une vraie vision souveraine pour le numérique.