Les meilleurs extraits de "Warren Buffett. L'effet boule de neige" Le faiseur de milliards et de milliardaires

warren buffett et l'auteur de sa biographie, alice schroeder.
Warren Buffett et l'auteur de sa biographie, Alice Schroeder. © Valor Editions

Dans les années 90, le succès de l'investisseur Warren Buffett et de son groupe Berkshire Hathaway éclate aux yeux du grand public. Et pour cause.

« Début 1996, l'action Berkshire fusa soudain jusqu'à 34 000 $ l'action, mettant la société Berkshire à 41 milliards de dollars. Un partenaire d'origine qui aurait investi 1 000 $ en 1957 sans toucher ensuite à son investissement aurait désormais 12 millions de dollars dans ses coffres, le double de la somme il y a seulement quelques années. Buffett lui-même valait 16 milliards de dollars. Susie avait désormais une part de 1,5 milliard dans les actions Berkshire -à laquelle elle avait promis de ne pas toucher. Tant elle que Charlie Munger (le principal collaborateur de Warren Buffet, NDLR) faisaient désormais partie de la liste des 400 de Forbes en tant que milliardaires. Autrefois invisible, Berkshire était désormais remarquée par des gens qui n'en avaient encore jamais entendu parler. Cette année-là, 5 000 personnes des 50 états américains vinrent à l'assemblée générale-foire commerciale.

Il coûtait désormais si cher d'acheter une action BRK que des copieurs mirent en place des sociétés d'investissement. Leur principe reposait sur l'imitation du portefeuille d'actions de Berkshire.

Il coûtait désormais si cher d'acheter une action BRK que des copieurs mirent en place des sociétés d'investissement. Leur principe reposait sur l'imitation du portefeuille d'actions de Berkshire, permettant aux gens d'acheter des parts plus petites, comme dans un fonds d'investissement. Mais Berkshire n'avait rien à voir avec un fonds d'investissement : c'était un aspirateur en mouvement perpétuel qui aspirait les entreprises et les actions et recrachait des liquidités pour acheter encore plus d'entreprises et d'actions. C'est-à-dire une chose qu'on ne pouvait imiter en achetant les actions figurant dans son portefeuille. Entre autres, on n'avait pas Buffett !

De plus, ces imitateurs achetaient les actions que Berkshire possédait à des cours bien plus élevés que ceux payés par Berkshire, et demandaient en outre de coquets frais. Ils trompaient les investisseurs. Le policier en Buffett se manifesta alors. Pour mettre des bâtons dans les roues des copieurs putatifs, il décida d'émettre une nouvelle classe d'actions. Chaque action B -ou "bébé action"- représentait 3,33%, ou 1/30, d'une coûteuse action A.

Il s'amusa beaucoup avec les actions B, écrivant : "ni M. Buffett ni M. Munger n'achèteraient des actions Berkshire à ce prix, pas plus qu'ils ne recommanderaient à leur famille ou à leurs amis de le faire."

Il décida de vendre une quantité illimitée d'actions B, pour s'assurer que le prix n'augmenterait pas parce qu'il y avait plus de demande que d'offre. La logique inversée consistant à vendre des actions qu'on n'achèterait pas soi-même et de le dire explicitement plaisait énormément à Buffett. De plus, émettre des actions B remplissait un devoir auprès de ses actionnaires "partenaires". Tout l'argent généré par les actions B serait une assez bonne affaire pour eux.

Aucun PDG n'avait jamais fait une telle chose. On imprima assez d'articles sur l'honnêteté de Buffett pour décimer une petite forêt. »