Comment révolutionner le secteur de l'immobilier et du bâtiment ?

C’est étonnant de voir à quel point le monde de la construction est peu numérisé. En valeur, c’est un secteur qui représente en France plus que celui de l’aéronautique. Pourtant, il serait inconcevable d’y imaginer des procédés aussi artisanaux et peu industrialisés que ce que l’on voit aujourd’hui dans la construction. Car la construction s’appuie encore sur l’humain. C’est ce qui en fait sa beauté, mais c’est également pour cela que c’est un secteur qui attend encore sa révolution.

Une effervescence numérique tardive qui démarre progressivement

Cette révolution sera de deux ordres principalement :
  • Dans la conception et la collaboration avec le BIM (Building Information Modeling), c’est-à-dire la collaboration de tous les intervenants d’un chantier (architectes, entreprises, bureaux d’étude) sur une seule et même maquette numérique. C’est ce que propose Autodesk avec son logiciel de conception Revit. Si cela peine à émerger en France, d’autres pays, notamment en Asie, sont beaucoup plus en avance et réceptifs.
  • Dans l’industrialisation de la construction avec le préfabriqué et la construction assistée par robot. L’exemple de Katerra (financé par Softbank) est le plus abouti au monde et permettrait de mixer BIM et robotisation dans la construction en bois, afin de réduire drastiquement les délais de construction et également les coûts.
Le défi : accompagner efficacement les acteurs de l'immobilier dans leur mutation digitale

Promoteurs de plusieurs milliers de salariés, agence d’architecture de quelques collaborateurs, petits artisans, grandes entreprises de construction… les acteurs de la construction et de l’immobilier sont très différents et présentent des profils variés.

Pour que la mutation numérique soit possible, il est important d’accompagner chaque acteur dans une adoption en douceur de ces nouveaux procédés. Le BIM, parce que trop avancé, cristallise cette difficulté à amener tous les professionnels à adopter le numérique. En effet, le monde de la construction est encore à l’âge de pierre. Le BIM est le futur mais il manque des solutions applicables aujourd’hui pour tous et permettant ainsi d’assurer facilement la transition. C’est tout récemment que l’on a vu émerger des plateformes pour favoriser la partie administrative et très chronophage du Dossier de Consultation des Entreprises (DCE) ou la recherche de prestataires et d’artisans.  Quel rôle des PropTech auprès des grands groupes ?En immobilier et construction, tous les grands groupes tentent d’innover. Envie de créer le changement pour certains, peur d’être dépassé pour d’autres, chaque groupe se dote d’une direction de l’innovation, d’incubateurs et de fonds de corporate venture.Il est clair que la collaboration des grands groupes avec les startups de la PropTech est de plus en plus courante, du suivi de chantier, avec des solutions de levée de réserves sur tablette, jusqu’à la commercialisation de programmes immobiliers neufs. C’est l’assurance de pouvoir innover et la possibilité de signer de beaux clients. Nous avons la chance d’avoir en France un très bel écosystème avec deux des plus gros constructeurs mondiaux.

Le défi sera donc de créer les conditions vertueuses à cette collaboration, c’est-à-dire accompagner sans absorber -  pour faire émerger les champions mondiaux de la PropTech aux côtés de ces mastodontes de la construction.