Un marché de l'immobilier déconfiné

Etat des lieux des tendances émergentes sur les recherches de logement, après 3 mois de confinement.

Stoppé net au départ du confinement, le marché de l’immobilier a, depuis le 11 mai, repris des couleurs, de plus en plus vives. Aujourd’hui, les plateformes de recherche connaissent des records d’audience ! Dès lors, il nous a semblé particulièrement intéressant d’observer les tendances en matière de recherche de logements, puisqu’elles révèlent beaucoup sur les mutations sociétales que nous pourrions connaitre suite à cette crise. Comportements éphémères ? Tendances de fond ? L’avenir nous le dira. Voici quelques-uns des premiers constats que nous avons dégagés sur notre plateforme.

Nous observons plusieurs orientations dans les recherches. Tout d’abord, l’attrait confirmé pour les logements avec des espaces extérieurs. Durant le confinement, les recherches de biens intégrant ce type de critères avaient augmenté de 43%. Aujourd’hui, elles ont augmenté de 78%. Cette tendance s’explique évidemment par l’enfermement subit par ces "recherchants", alors en manque de verdure.

Si ce critère, qui dans certaines zones urbaines, était jusqu’alors considéré comme un bonus, tendait à devenir un critère essentiel, nous pourrions anticiper des conséquences possibles pour le marché de l’immobilier. Par exemple, un rez-de-chaussée avec espace extérieur aura plus d’attrait, voire potentiellement, davantage de valeur qu’un logement au premier ou deuxième étage sans balcon.

Par ailleurs, il semble aussi que le marché de la location soit stimulé par cette période inédite que nous traversons. Certains "recherchants" se rendent compte qu’ils ont moins d’attaches. Ils deviennent alors plus mobiles et considèrent cela comme un atout pour devenir des habitants "multi-territoires", en naviguant entre plusieurs régions. La location permet cette souplesse.

En parallèle, il est instructif d’analyser les projets de logement des Français à l’aune d’autres évolutions sociétales, possiblement attendues. Le logement, le travail, la vie de famille, ne peuvent être dissociés. Nous pouvons notamment nous interroger sur les effets du télétravail, imposé par ce confinement et prolongé puisqu’il a duré plusieurs semaines et qu’il durera plusieurs mois pour certains grands groupes. Quel impact aura-t-il sur les choix d’habitation ? Sur le temps de transport jusqu’ici toléré par les salariés ? Sur l’équilibre accordé entre vie personnelle et vie professionnelle ?

Nous constatons déjà que les Franciliens n’ont pas abandonné leurs projets immobiliers, mais ont élargi leurs zones de recherche. Par exemple, la part de recherches d’achat des Hauts-Seinais dans le département des Yvelines a progressé de +82% en mai. Quant aux habitants de Seine-Saint-Denis, ils affichent des progressions sur les recherches d’achats dans plusieurs départements : +33% dans le Val-d’Oise et +32% dans l’Essonne.

Si les conditions d’octroi de prêt seront, elles aussi, déterminantes pour asseoir cette dynamique de marché, force est de constater que l’appétit des Français pour les projets immobiliers est toujours là.  J’ai une certitude, l’investissement immobilier est un investissement qui dure dans le temps, qui accompagne les différentes phases de la vie des Français. En ce sens, il demeure une valeur refuge.