Mutation du secteur de la construction : la nécessité d'amener la PropTech au plus près des chantiers

Le secteur de la construction est attendu pour relever des défis majeurs. Or, pour prouver sa valeur ajoutée, l'innovation doit sortir des bureaux et devenir opérationnelle.

Alors que le secteur de la construction est attendu pour relever des défis majeurs – réglementation contraignante, hausse des coûts des matières premières, pénurie de main d’œuvre – la digitalisation semble être une voie à prioriser pour rendre plus résilients ses acteurs. Or, pour prouver sa valeur ajoutée, l'innovation doit sortir des bureaux et devenir opérationnelle. Cette dynamique ne peut être accélérée que par les acteurs de la PropTech qui repensent actuellement les outils numériques pour les adapter aux contraintes du terrain, aux réalités des métiers et à leurs nombreuses spécificités.

Le secteur de la construction en France, et plus globalement celui du bâtiment, connaît aujourd’hui une transformation sans précédent. Une dynamique accélérée par les nouvelles réglementations et portée par sa digitalisation. L’évolution fulgurante de la PropTech depuis 2018 et l’intérêt grandissant des investisseurs en sont la preuve vivante. En quelques années seulement, la PropTech est devenue l’un des secteurs les plus matures de la French Tech avec 752 millions d’euros levés sur les trois premiers trimestres de l’année 2022*. De quoi faire rêver…

Le BIM : un outil désormais mature au service de la transformation du secteur

C’est aujourd’hui un fait, la PropTech est en train de profondément modifier la manière dont nous concevons, construisons et gérons les bâtiments. Si les innovations technologiques offrent des solutions plus efficaces et durables pour répondre aux besoins des acteurs de la construction, certains outils apparaissent tout particulièrement adaptés pour accompagner cette transformation. C’est notamment le cas du BIM (Building Information Modeling) dont les nombreux avantages ne permettent plus un retour en arrière sur le terrain.

Ce processus collaboratif de gestion et de production de données permet de centraliser et d’analyser les informations tout au long du cycle de vie d’un projet de construction. Une aubaine pour fluidifier la collaboration sur les chantiers entre tous les corps de métiers tout en boostant la productivité et en gagnant du temps.

Si les constructeurs et les entrepreneurs témoignent d’un réel intérêt pour le digital, l’adoption des outils numériques se révèle parfois plus laborieuse par les équipes terrain, par manque d’habitude, d’appétence et de formation.  

Créer des outils intuitifs : le principal défi des PropTechs

La volonté d’embarquer l’ensemble des acteurs de la construction dans la transformation du secteur est indispensable, mais se confronte à la réalité du terrain. Dans la pratique, les salariés du bâtiment restent encore très attachés à la culture des rapports sous format papier et les habitudes numériques se cantonnent pour le moment à l’utilisation de WhatsApp.

Dans un secteur régulièrement soumis aux aléas du marché, l’adoption des solutions numériques restent pourtant un avantage considérable. Afin de maximiser leur potentiel à tous les niveaux opérationnels du marché de l’immobilier et du bâtiment, il convient, pour les PropTechs, de continuer d’informer et d’accompagner chaque collaborateur au plus près du terrain afin de faciliter la prise en main des outils.  

La digitalisation du secteur de l’immobilier et du bâtiment ne doit pas être une fin en soi, mais un moyen d’optimiser le flux de travail tout au long du cycle de vie d’un projet de construction. Un moyen d’instaurer un cadre global de collaboration horizontale qui intègre l’ensemble des parties prenantes, des donneurs d’ordres aux techniciens de chantier. C’est ainsi que ce processus de transformation numérique pourra être mené à bien, d’une manière efficace et rentable.

*Panorama 2022 des startups de la PropTech, réalisé par la plateforme de market-intelligence Klein Blue Partners, en partenariat avec le Crédit Agricole d’Île-de-France.