Les entreprises françaises exposées aux hausses des tarifs douaniers avec l'élection de Trump

Les entreprises françaises exposées aux hausses des tarifs douaniers avec l'élection de Trump Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche devrait s'accompagner de nombreuses promesses comme des hausses de tarifs douaniers.

Une politique commerciale plus agressive se profile avec le retour de Trump à la Maison-Blanche, de quoi couper le souffle des grands groupes français. Si la Chine devrait être visée par de nouvelles barrières tarifaires, l'Union européenne et la France ne seront pas en reste. Carlos Tavares, patron de Stellantis, s'était préparé à un éventuel retour du républicain. Fin 2023, Tavares avait tenté de délocaliser une partie de sa production américaine au Mexique afin de contourner les hausses de salaires octroyées aux salariés syndiqués, de quoi faire réagir Trump qui a menacé de revoir l'accord de libre-échange et de relever à 100% les taxes sur les voitures importées du Mexique si le groupe passait à l'acte. 

Renault menacé, victoire pour les industriels du pétrole et du gaz 

De son côté, si Renault a déserté le marché américain il y a quarante ans, les promesses du républicain représentent une menace pour Alpine, marque sportive du groupe. En juin 2023, le groupe a présenté un plan stratégique qui voulait faire d'Alpine une marque globale générant 8 milliards d'euros de chiffre d'affaires d'ici la fin de la décennie, grâce à une expansion vers les marchés asiatique et américain. À partir de 2026, Alpine prévoit le lancement de trois modèles aux États-Unis, produites par la filiale coréenne de Renault puis expédiées depuis l'usine de Busan, un projet remis en question par la hausse des frais douaniers. 

En ce qui concerne le secteur de l'énergie, Trump a promis d'abandonner les projets éoliens offshore dès son entrée en fonction, s'engageant également sur la levée des restrictions qui pèsent sur la production de combustibles fossiles aux États-Unis. Cependant, il a promis de lever les limites sur les permis d'implantation de terminaux d'exportation de gaz naturel liquéfié imposés par l'administration Biden, ce qui devrait détendre les prix du gaz en Europe. 

Le vin dans la tourmente 

Dans le secteur des vins et spiritueux, l'élection du républicain a réveillé de mauvais souvenirs. Les taxes Trump de 25%, appliquées aux exportations françaises aux États-Unis d'octobre 2019 à juin 2021 ont perturbé les expéditions vers le marché américain, le manque à gagner lié à la chute des exportation atteignant 450 millions d'euros. Les industriels ne s'inquiètent pas du retour de cette taxe mais plutôt de la promesse de Trump de limiter les exportations de l'UE. 

Le secteur de l'aéronautique semble immunisé de son côté, puisqu'il fait partie des rares domaines pour lesquels les américains ont besoin d'importer des composants français. Un traité d'échange spécifique entre l'Europe et les États-Unis existe, qui ne devrait pas être remis en cause, une grande partie des équipements étant produits ou assemblés aux États-Unis, à commencer par Airbus. 

Le secteur du luxe se retrouve dans l'incertitude, pris dans un conflit commercial qui le dépasse, alors que les produits chimiques, parfums et cosmétiques représentent le deuxième poste d'exportation de la France vers les États-Unis. 

Cependant, le secteur spatial risque de disparaître du sol européen, face à la menace de SpaceX : celui-ci a tenté de rester au top de la technologie, en investissant trois fois moins que les États-Unis. Avec le soutien inébranlable d'Elon Musk au cours de la campagne de Trump, aucun doute que le républicain va injecter des milliards de dollars dans la conquête de Mars, creusant encore l'écart avec l'industrie spatiale européenne.