Exploration spatiale : Starship prend une longueur d'avance
Le 26 août 2025, SpaceX a mené une nouvelle mission avec Starship depuis son site de lancement au Texas. Cette fois, les deux parties de la fusée sont revenues au sol dans un état jugé stable par les ingénieurs. L'opération a duré un peu plus d'une heure. Elle s'est terminée avec l'amerrissage du vaisseau dans l'océan Indien.
Un vol complet pour Starship
Il s'agissait de la quatrième tentative grandeur nature pour ce lanceur de nouvelle génération. Les précédents tirs, entre 2023 et 2024, s'étaient soldés par des explosions, des pertes de contrôle ou des interruptions prématurées. Le vol du 26 août a permis d'enchaîner toutes les étapes prévues. La séparation des modules, la poursuite de la trajectoire, la rentrée dans l'atmosphère et la récupération ont été observées sans incident majeur.
Le booster Super Heavy, qui constitue le premier étage, a plongé dans le golfe du Mexique après une descente assistée. De son côté, le vaisseau principal a achevé une orbite quasi complète avant d'être récupéré en mer.
Pour Gwynne Shotwell, présidente de SpaceX, cet essai marque un tournant. "Ce test valide plusieurs étapes critiques du programme et confirme la capacité de Starship à effectuer une rentrée stable", a-t-elle déclaré dans des propos repris par CNN.
Le duo Starship–Super Heavy mesure 121 mètres de haut. Il a été conçu pour être entièrement réutilisable. L'objectif est de transporter des charges lourdes ou des équipages vers la Lune, voire plus loin. Ce modèle est au cœur du contrat signé entre SpaceX et la NASA dans le cadre du programme Artemis.
Objectif Lune
Starship a été retenu pour servir d'alunisseur lors de la mission Artemis III. La date de départ est prévue à partir de 2026. L'agence américaine a rappelé, via une déclaration relayée par Futura Sciences, que "la capacité de SpaceX à démontrer un vol sûr et contrôlé est essentielle pour les prochaines étapes de collaboration."
Même si ce tir a permis de franchir une étape importante, le travail reste conséquent. SpaceX doit encore prouver que son système peut fonctionner dans des conditions proches de celles d'une mission habitée. Ravitaillement en orbite, descente sur un sol lunaire, redécollage : plusieurs éléments doivent encore être validés. D'autres essais sont attendus dans les mois à venir.
En parallèle, le site de Boca Chica continue d'évoluer. Des travaux d'aménagement sont en cours pour limiter les impacts environnementaux observés lors des premières campagnes de vol.
Des rivaux toujours à la traîne
D'autres programmes de lanceurs lourds poursuivent leur développement. Aucun n'a encore atteint le même niveau d'avancement. Le Space Launch System (SLS), développé par la NASA, a effectué son premier vol en novembre 2022 dans le cadre d'Artemis I. Ce lanceur reste à usage unique. Il mobilise des ressources budgétaires importantes à chaque mission.
De son côté, Blue Origin travaille toujours sur la fusée New Glenn. Annoncée pour un décollage initial en 2021, elle n'a pas encore volé à l'été 2025. L'entreprise n'a communiqué aucune date précise pour un test grandeur nature.
L'écart opérationnel qui se creuse entre ces projets et Starship alimente l'attention portée aux futurs essais de SpaceX. Comme le rappelle BFM TV, "la qualification complète du système dépendra des tests de ravitaillement orbital et de la validation finale des modules d'alunissage." Ces étapes seront décisives pour une intégration effective du lanceur dans les missions habitées à venir.