La Coupe du monde, poule aux œufs d'or du rugby

Emmanuel Frattali, de Sponsoring.fr, détaille les retombées financières de la principale source de revenus de l'International Rugby Board (IRB).

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Emmanuel Frattali, rédacteur en chef de Sponsoring.fr. © DR

Depuis sa deuxième édition en 1991 en Grande-Bretagne et en France, la Coupe du monde constitue une source de revenus essentielle pour l'IRB, qui perçoit les droits de télévision et de marketing, et impose un "droit d'entrée" au pays organisateur.

La dernière édition, en 2007 en France, a ainsi laissé un bénéfice de 155 millions d'euros dans les caisses de l'IRB, en hausse de 100 % par rapport à 2003, alors que le Comité organisateur français a soldé ses comptes avec un excédent de plus de 30 millions d'euros pour un budget de 250 millions d'euros.

En 2010, RWC, dont le siège se trouve à Dublin, a annoncé avoir conclu des contrats d'un montant global de 44 millions de livres (seulement 5,5 millions en 2009, pic de crise) pour l'édition 2011, mais aussi de 117,5 millions de livres pour les Mondiaux 2015 en Angleterre et 2019 au Japon, d'ores et déjà attribués pour assurer de meilleures rentrées commerciales. 

Des contrats d'un montant global de 44 millions de livres pour l'édition  2011

Forte de cette assise financière, l'IRB finance le développement du rugby à l'échelle planétaire et de ses 118 fédérations membres ou associées. Aux 7,35 millions de livres annuels versés sous forme de subventions aux fédérations s'ajoutent les 3 millions versés pour l'organisation des tournois de l'IRB (VII, Mondial des moins de 20 ans...) et 3 millions pour les tournois régionaux.

Surtout, l'IRB aura versé 78 millions de livres entre 2005 et 2012 en application de deux plans stratégiques de développement comprenant, par exemple, le financement de centres de formation en Argentine ou aux îles Fidji ou la construction d'une pelouse synthétique en Georgie. Avec pour objet final de renforcer la compétitivité de ces pays en Coupe du monde... et donc de nourrir un cercle vertueux. 

 

La billetterie, seule recette du pays organisateur

La Nouvelle-Zélande, pays de quatre millions d'habitants touché par la crise économique et durement affecté par les séismes de Christchurch (septembre 2010 et février 2011), n'égalera pas les records établis par la France en 2007. 

Les revenus de la billetterie de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande s'élèvent à 135 millions d'euros

Elle n'en devra pas moins verser une somme minimum garantie à l'IRB, prise en charge pour deux tiers par le gouvernement néo-zélandais et pour un tiers par la Fédération néo-zélandaise en cas de résultat négatif.

Selon Martin Snedden, le président du comité d'organisation, 95 000 supporteurs étrangers devraient se rendre en Nouvelle-Zélande pour l'événement. Ils contribueront aux revenus de la billetterie, qui s'élèvent jusqu'à présent à 234 millions de dollars néo-zélandais (135 millions d'euros), un chiffre proche de l'objectif de 268 millions (154 millions d'euros). La barre du million de billets vendus avait été franchie le 6 juillet, pour un objectif de 1,35 million.

Au-delà de l'aspect financier, la Coupe du monde a transformé la face de ce sport. Elle a notamment accéléré le passage au professionnalisme en 1995, au lendemain de la troisième édition disputée en Afrique du Sud.

 

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