La Banque de France a sanctionné plus de 800 entreprises pour des retards de paiement en 2023
"Plus de la moitié des grandes entreprises et 44% des ETI paient en moyenne leurs fournisseurs en retard, après le délai légal de 60 jours", selon François Villeroy de Galhau. Le gouverneur de la Banque de France ouvrait ce jeudi 17 octobre les Assises des délais de paiement et de financement, à Paris, selon l'AFP. Dans son discours inaugural, il a indiqué que "plus de 800 grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire (ETI)" avaient vu leur cote dégradée en 2023 "en raison de retards de paiements à leurs fournisseurs".
Un chiffre en hausse, puisque l'institution avait déclaré en avoir sanctionné "environ 200" sur l'année 2022. "La Banque de France poursuit son action" en 2024, a embrayé son gouverneur, "avec près de 500 dégradations" de la cotation financière d'entreprises au 31 août, soit "une augmentation de 37%" par rapport aux huit premiers mois de 2023.
"On décote d'un cran les entreprises"
Depuis 2008, la loi plafonne les délais de paiements entre entreprises à 60 jours maximum. Depuis 2022, la Banque de France inclue les comportements de paiement dans la cotation financière qu'elle attribue à chaque entreprise française. "En cas de délais de paiement jugés excessifs, on décote d'un cran les entreprises", expliquait Emilie Quema, directrice des entreprises de la Banque de France, en juin 2023, précisant que l'''échelle de cotation compte "une vingtaine d'échelons".
Ces cotations financières sont notamment utiles aux banques qui cherchent à évaluer la solidité d'une entreprise. Pour autant, tempérait Emilie Quema, "une dégradation d'un cran ne va pas vous mettre en péril pour accéder au crédit" ni "avoir un impact financier immédiat". Des retards de paiement à répétition, en revanche, pourraient endommager la crédibilité d'une firme auprès de ses potentiels créanciers.