Hôpital 2.0 : le numérique à la rescousse des secours
Pour répondre à cette obligation, les établissements de santé se doivent d'adopter les nouvelles technologies qui ne sont plus simplement l'apanage des DSI.
Depuis 2004, la loi définit le plan blanc comme un dispositif de crise dont disposent les établissements de santé publics et privés. Il leur permet de mobiliser et d'organiser immédiatement les moyens humains et matériels pour faire face à l'afflux de patients ou de victimes. Mais, alors que les chiffres des urgences en France sont dramatiques, les nouvelles technologies ont un rôle crucial dans l'organisation des secours.
Plan blanc : coordination et réactivité au cœur du dispositif d’urgence
Lors du déclenchement du plan blanc, plusieurs étapes se succèdent, déclenchées par la direction de l’établissement comme le lancement de la cellule de crise, la libération des blocs des opérations chirurgicales non urgentes, le rappel des personnels médicaux et l’augmentation du personnel, la coordination de tous les services d’urgence : pompiers, ambulanciers... et bien sûr l’accueil des victimes et de leurs familles. Soit une mobilisation massive et coordonnée.
Problème : dans de nombreux hôpitaux de France, les urgences sont déjà saturées et le personnel surchargé ! En janvier 2019, un rapport alarmant de la Cour des comptes faisait état de l’engorgement des urgences en France. Selon le rapport, 20% des patients ne devraient pas les fréquenter. Sur les 20 dernières années, les admissions aux urgences ont été multipliées par 2. Cet engorgement des urgences amène plusieurs dysfonctionnements et conséquences négatives que ce soit de l’insécurité pour le personnel soignant (plus de 22 000 signalements de violences et incivilités en 2018 selon l’ONVS), une prise en charge des patients moins efficace ou encore la qualité des soins prodigués et la fiabilité des diagnostics amoindries.
Et dans de nombreux établissements de santé, à chaque échelon, les responsables doivent encore appeler "manuellement" leurs équipes : c'est un temps précieux qu'ils ne peuvent pas consacrer à la prise de décision ! La mise en place d’un dispositif d’urgence engendre une planification rapide et efficace des interventions de chaque partie prenante. Pour être efficace, préparé et réactif, il est essentiel de se doter d’outils de communication pour informer les équipes efficacement.
La technologie à la rescousse des secours
Un plan d’urgence sous-entend la disponibilité d’un nombre suffisant de lits, des moyens humains en alerte et la coordination des services à l’intérieur et en dehors de l’hôpital en cas d’afflux massif de victimes. Pour répondre à cette obligation, les établissements de santé se doivent d’adopter les nouvelles technologies qui ne sont plus simplement l’apanage des DSI. Terminé l’organisation cloisonnée : pour gagner en efficacité, il faut impliquer tout l’écosystème hospitalier grâce aux nouvelles technologies avec un renforcement des dispositifs en matière de technologies de communication.
Sans une bonne organisation de l’établissement, les hôpitaux trahissent l’essentiel : assurer une prise en charge des patients de qualité et garantir des conditions de travail décentes au personnel soignant. Mettre en place un système de flux d’informations performant, c’est donner la possibilité au personnel médical de se recentrer sur sa principale activité : l’écoute, l’accompagnement et la décision. Le reste de l’activité médicale, du geste technique au suivi administratif, sera assuré par la technologie elle-même ou par des professionnels du soin non-médecins. Cette ère du "lit connecté" libère du temps au personnel médical.
Dans le cas d’un plan blanc, l’utilisation des nouvelles technologies, notamment des solutions logicielles destinées à gérer les flux de communication couplées à des smartphones professionnelles, sont d’un grand secours pour répondre au besoin de coordination et de réactivité. En amont d’événements dramatiques, l’informatique permet de préprogrammer et simuler des scénarios dans le logiciel. Ce type de dispositif permet ensuite de diffuser des messages d’alerte en masse aux bonnes personnes, sous forme de texte ou vocal avec un système de confirmation simple (un simple bouton sur le smartphone parfois). Cela permet de savoir en temps réel qui est disponible, à quel poste et, en fonction du degré de mobilisation, d’élargir la diffusion du message en temps réel pour impliquer le maximum de personnes, en continu. On parle ici de dispositif de communication intelligents dont sont garants les fournisseurs de solutions technologiques.
Fournisseurs de technologies, un nouveau rôle dans l’organisation
La santé est probablement l’un des secteurs où les innovations (et les attentes…) sont les plus élevées. S’il existe une réelle nécessité d’aller vers davantage de technologies pour permettre au personnel soignant de se recentrer sur leur métier et d’améliorer la prise en charge des patients, il est impératif de se poser la question de leur utilité, surtout dans un contexte où les budgets sont serrés.
Nous sommes dans une phase d’adoption qui sous-entend également une évolution du rôle des fournisseurs de technologies : ils ne doivent plus simplement former les DSI, mais aussi le corps médical aux nouveaux usages technologiques. En ce sens, pour instaurer un climat de confiance, nous devons nous aussi pouvoir parler le même langage que le personnel soignant en créant des dispositifs qui ne doivent répondre qu’à un seul objectif final : assurer une prise en charge optimale des patients.