La blockchain pour repenser les monnaies locales

L’essor des monnaies complémentaires s’explique par l’envie ou le besoin de certaines communautés de se réapproprier l’outil monétaire. A l’échelle des territoires, le phénomène s’illustre par l’essor des monnaies locales.

Aujourd’hui, près de 99% des transactions en dollars ou en euro se font sur les marchés financiers, pour seulement 1% dans l’économie réelle. L’essor des monnaies complémentaires (chèques déjeuners, crypto-monnaies, etc) s’explique ainsi par l’envie ou le besoin de certaines communautés de se réapproprier l’outil monétaire. A l’échelle des territoires, le phénomène s’illustre par l’essor des monnaies locales qui permettent de d’aiguiller les consommateurs vers les commerces de proximité.

Les monnaies locales, moteurs des smart-cities ? 

Aujourd’hui, dans la plupart des cas, les monnaies locales sont papiers. Comme les chèques déjeuner, elles permettent de n’accéder qu’à certains types de commerces ou de produits. Si leur résultat des expérimentations reste relativement mitigé, la pertinence du modèle n’a jusqu’alors jamais été remise en question. 

La digitalisation de ces monnaies locales permet déjà de fluidifier les parcours de paiements (notamment via de simples cartes de paiements ou des application). Mais pour que les territoires deviennent un véritable terrain de jeu numérique, l’agrégations de nouvelles technologie – et en particulier de celles blockchain – apparaît comme plus nécessaire que jamais. Et pour cause : la transparence et la facilité d’usage restent les principaux freins à l’adoption.  Pour ces raisons, après les monnaies locales, il est temps de penser la notion de « crypto-monnaies locales ». 

Les crypto-monnaies locales permettent d’abord de conserver les registres des transactions sur le territoire. Mais surtout, elles permettent d’unifier les registres de données et ainsi de mieux gérer les ressources des territoires (eau, énergie, etc), au-delà donc des échanges purement commerciaux. Et elles ouvrent la porte à des logiques de gamification (pour favoriser la fidélité et les gestes citoyens, comme par exemple dans le projet récemment lancé à Séoul). En cela, le doute n’est plus permis : les crypto-monnaies locales seront demain le moteur des smart-cities. 

Vers des mairies augmentées ? 

Car les technologies blockchain permettront d’améliorer la transparence et la traçabilité des échanges sans pour autant déposséder nécessairement les utilisateurs de leurs data (puisque celles-ci seront pseudonymisées). La valeur de la « crypto-monnaie locale » pourra évoluer entre les villes ou territoires selon les besoins (pour ne pas déséquilibrer les commerces, par exemple). Et ainsi, les collectivités locales seront doublement renforcées dans leurs compétences puisque celles-ci bénéficieront d’un aperçu macro-économique (évidemment sans détail) de l’état réel des différents commerces, des échanges et transactions sur leurs territoires, etc. 

Ainsi, la monnaie locale structurée sur infrastructure blockchain permettra de renouveler la gouvernance économique locale mais améliorera également de manière générale la consommation sur les territoires (ressources naturelles, commerces, accès aux services municipaux ou associatifs, etc). Grâce ces nouvelles technologies, le pilotage des finances et des ressources locales pourront être optimisées. Un bon moyen d’améliorer le partage sur des territoires tout en renforçant le rôle des élus locaux et en responsabilisant chaque citoyen.