Transformation numérique, durabilité et pérennité : travailler ensemble pour un monde co-construit

L'utilisation de logiciels de construction doit apporter la durabilité et la pérennité nécessaire pour faire face aux défis environnementaux et optimiser l'exploitation des bâtiments.

Alors que le salon BATIMAT s’ouvre le 3 octobre 2022, il est important de se pencher sur l’avenir du secteur de la construction au regard des objectifs environnementaux ambitieux et des défis auxquels il doit faire face, notamment la pénurie de matériaux et les prix élevés des matières premières. La gestion des ressources, l’environnement et la durabilité des bâtiments doivent désormais jouer un rôle majeur dans nos réflexions afin de pérenniser ce marché.

Le secteur de la construction a été responsable d’environ 40% des émissions de CO2 dans le monde en 2021, le processus de construction lui-même de 11%.

Dans le processus de construction, plus de la moitié des émissions de CO2 sont imputables, à ce jour, à la structure porteuse du bâtiment. C'est beaucoup ! Il est donc légitime de se demander : quelles stratégies le secteur peut-il adopter ? Vers quelles solutions doit-il se tourner pour réduire l'impact des travaux de construction sur le climat et, de fait, sur l'environnement ?

Penser la construction différemment : s’inspirer du passé et regarder vers l’avenir

Si on regarde de plus près les bâtiments du XIXe siècle, par exemple. À l'époque, les matériaux de construction comme le fer et l'acier étaient extrêmement coûteux. Les ingénieurs savaient exactement ce qui était le plus judicieux d'utiliser pour telle ou telle structure. Les toits et les plafonds de cette époque sont extrêmement optimisés dans leur utilisation des matières premières. Or, au fil du temps, l'accent a été mis uniquement sur la vitesse et non plus sur l'efficacité, ayant pour résultat une consommation non-optimale des matériaux.

Aujourd’hui il ne s'agit plus seulement de construire le plus rapidement possible, mais de penser la construction différemment et dans sa globalité : plus numérique, plus efficace et plus durable ! La conception des bâtiments assistée par logiciel apparaît alors indispensable pour répondre aux défis actuels. C'est la seule manière de combler le fossé entre la pérennité de la branche et la réalisation des objectifs environnementaux tout en apportant une réponse à l’inflation en calculant au plus juste les besoins.

Le secteur de la construction doit changer complètement de modèle pour réduire son impact environnemental. Il s'agit d'un défi énorme qui impliquera obligatoirement une transformation numérique de ces métiers.

D’une part, il faut tout faire pour préserver et utiliser le plus longtemps possible les édifices que nous avons déjà construits, car une énorme quantité de CO2 y est associée. Grâce à des solutions numériques, il est désormais possible d’enregistrer et d’analyser efficacement la construction existante pour l’adapter à la prochaine génération, c’est-à-dire à l'évolution des besoins et des charges. D'autre part, les méthodes numériques actuelles permettent de concevoir des nouveaux projets architecturaux qui rejettent le moins de CO2 possible en phase de construction mais aussi d’utilisation.

La transformation numérique doit accompagner les professionnels dès la conception

D'un point de vue écologique et économique, la phase de conception est la colonne vertébrale de tout le reste. Dès ce stade, il est possible de déterminer les matériaux à utiliser, les besoins nécessaires et le devenir du bâtiment grâce à des logiciels de pointe.

Résultats : optimisation de la structure du bâtiment ou de l'utilisation des matériaux, évaluation du CO2 à un stade très précoce, recommandation des matériaux à l’empreinte CO2 la plus faible ou les plus utiles pour économiser les ressources.

Les objectifs ultimes seraient :

  • D’utiliser la « juste quantité » afin de limiter les déchets et le gaspillage. A ce jour, il est déjà possible de minimiser l'utilisation de matériaux dans la production, notamment dans la construction de préfabriqués en béton. Cette méthode permet, en effet, de réduire les déchets de 90%, sans compter les économies de temps et de coûts.
  • De tenir un registre des matériaux et produits utilisés en phase de construction afin de faire des bâtiments démantelés dans le futur une source de matières premières. Un projet de « passeport matériaux » a vu le jour en Hollande grâce à la fondation Madaster.

L’occasion de tenir compte du cycle de vie complet d'un bâtiment

Grâce à l'utilisation de logiciels de construction et de technologies de l'information adaptées au secteur, les bâtiments deviennent des écosystèmes en réseau qui permettent un suivi sans faille et sans erreur de l'ensemble des processus. Le résultat est un jumeau numérique du bâtiment qui évolue et s'adapte à chaque phase de son cycle de vie et sur lequel l'avenir peut être projeté.

Au-delà du volume de données, il s’agit surtout de solutions pour mieux exploiter les bâtiments.