Le travail hybride pour dynamiser les petites villes, les périphéries et les campagnes

Avec le travail hybride nous vivons un changement sociétal majeur et qui modifie radicalement la géographie du travail. Les zones autrefois abandonnées économiquement doivent en tirer parti.

Avec le travail hybride, nous vivons aujourd’hui un changement sociétal majeur et sans précédent qui modifie radicalement la géographie du travail. Cela fait plus de vingt ans que je parle de l'essor du travail hybride, ce mode de travail qui offre non plus un seul bureau unique mais laisse le choix aux actifs de travailler au siège, de chez eux, ou depuis un bureau satellite proche de chez eux.  

Pendant des générations, le centre-ville a été le cœur de la vie des gens et des entreprises. Son attraction a vidé les villes dortoirs de leurs talents les plus actifs sur le plan économique. Et considérer la ville comme seul lieu de travail a imposé des trajets quotidiens pénibles et polluants à des millions de personnes. 

À cet égard, les recherches réalisées par le cabinet d'études Arup et IWG ont montré qu'une évolution vers un travail hybride au plus près des territoires habités permettrait de réduire les émissions de carbone de 87% aux États-Unis et de 70% au Royaume-Uni. En effet, les déplacements quotidiens vers les bureaux situés en centre-ville ont l'empreinte carbone la plus importante de tous les modes de travail. C'est pourquoi le Global Carbon Project de Future Earth a fait état d'une baisse de 2,4 milliards de tonnes des émissions de CO2 d'origine fossile au cours des confinements de 2020, la majeure partie provenant de la réduction des émissions liées au transport.

L’étude met également en lumière que nous assistons à une renaissance certaine des périphéries, des petites villes et des campagnes grâce au travail hybride. Depuis 2020, la migration des grandes villes américaines vers des villes plus petites a augmenté de 59%. Nous estimons par ailleurs que près de 500 000 citadins américains devraient prochainement quitter les zones urbaines pour les banlieues, les petites villes et les régions rurales. La plupart d'entre eux sont à la recherche d'un logement plus grand et d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, une tendance que nous pouvons observer à l'échelle mondiale. 

Les recherches menées par Arup et IWG ont aussi révélé que les économies rurales et périurbaines pourraient générer une augmentation annuelle des dépenses de consommation locales de 1,3 milliard de dollars aux États-Unis et de 327 millions de livres sterling au Royaume-Uni grâce à la croissance du travail hybride.

Cette année, nous avons enregistré une demande record pour des espaces de coworking et de bureaux en banlieues, petites villes et campagnes. Et cette tendance se vérifie sur tous les marchés mondiaux sur lesquels nous opérons ! Les petites agglomérations peuvent saisir l'opportunité qu'offre le travail hybride en encourageant l'investissement dans des espaces de travail flexible à proximité des communautés d'entrepreneurs et d’actifs locaux et en tirant parti de leur position pour en faire des centres dynamiques de prise de décision, d'interaction sociale, de divertissement et de tourisme.