La mobilité, une vague verte ?

Sur le long terme, le COVID-19 pourrait avoir un impact durable sur la mobilité car en plus de toucher durement le secteur de l'automobile, il entraine des changements environnementaux et des modifications de comportements chez le consommateur.

Introduction 

Cette crise représente le choc le plus brutal que l’économie mondiale contemporaine ait connu. Afin d’anticiper de potentielles futures crises, la population épargne / économise ; d’après une étude de McKinsey (société américaine de conseil en gestion), le résultat pourrait se traduire par une diminution de 40 à 50 % de la consommation.

I. La peur des usagers dans les transports en commun

Ce n'est plus le confinement mais la perspective d'un déconfinement qui rend anxieux les usagers des transports en commun. Finalement, on se sent peut-être mieux confiné, chacun dans sa bulle, isolé de ce "nouveau monde" évoqué dans les médias.

Le nombre d'usagers des transports en commun a chuté de 70 à 90% dans les grandes villes du monde. De plus les entreprises de transports sont accablées par l'incertitude économique et également la mise en place des protocoles d'hygiène stricts (les masques faciaux obligatoires, prise de température automatisée pour les passagers, ou même la restriction du nombre de passagers dans les trains et les gares pour se conformer aux exigences de distanciation).

La reprise d’une vie dite "normale" avec l’utilisation des transports en commun pour se rendre au travail inquiète beaucoup la population. Même si ce sont des images heureuses que nous avons pu voir lors du déconfinement en Chine ou en Espagne, les citoyens commencent à réfléchir sur leur mode de déplacement. En effet, les transports urbains vont progressivement retrouver leur fréquence d’avant crise.

Afin de limiter au maximum les déplacements en transport en commun il est souhaitable de favoriser le télétravail, car même en condamnant un siège sur deux, on imagine mal, et ce particulièrement sur certaines lignes de région parisienne, comment il sera possible de maintenir des distances d’un mètre entre les usagers.

En cas d’utilisation des transports en commun une hygiène rigoureuse et le respect des règles de l’OMS sont très fortement recommandés. Il est également conseillé de limiter les déplacements en transports en communs et d’utiliser des transports alternatifs comme le vélo, la trottinette, le scooter électrique...

II. La chute du secteur automobile traditionnelle

L’effet le plus immédiat et le plus visible du COVID-19 se situe dans le secteur automobile traditionnel.

Les mastodontes de la mobilité traditionnelle connaissent également des baisses de vente allant de 60 à 70%, et certains acteurs comme celui du co-voiturage ont suspendu leurs services.

En ce qui concerne, l’économie de la mobilité électrique, l'impact du COVID-19 variera d'un pays / continent à l'autre. Par exemple, nous pouvons nous attendre à ce que les ventes de véhicules électriques après la crise rebondissent fortement en Chine, car aujourd’hui, l’économie est redevenue stable et l'augmentation prévue de la part de marché des véhicules électriques est sur la bonne voie.

III. Les alternatives à la voiture

Si l'éloignement physique perdure, les dirigeants des grandes agglomérations pourraient assouplir les réglementations sur la mobilité privée, au moins à court terme, car les citoyens se sentent moins vulnérables dans des véhicules individuels.

Dans le monde entier, les espaces pour les piétons et les cyclistes sont en passe d’être revus par les dirigeants des grandes agglomérations ; par exemple, Bogotá, en Colombie, a ajouté 76 kilomètres de pistes cyclables pour encourager la distanciation physique. D'autres villes, dont New York, ont fermé plusieurs rues à la circulation des voitures. À Oakland, 10 % des rues au total ont été interdites aux voitures afin que les piétons et les cyclistes puissent rester à un mètre les uns des autres.

Dans les alternatives mises en place par les gouvernements, il y a les EDPM (Engins de Déplacement Personnels Motorisés). Les EDPM englobent les trottinettes électriques, les monoroues, les gyropodes, les hoverboards… Ils apportent de nouvelles solutions pour se déplacer au quotidien. Leur présence de plus en plus forte dans les rues et l’espace public permet des déplacements rapides avec une distanciation sociale facile à respecter. Par exemple, en ce qui concerne les trottinettes électriques, les ventes devraient dépasser celles des vélos électriques cette année, d’autant que leur récente intégration au Code de la route a clarifié leur statut. Elles devraient notamment profiter des pistes cyclables installées avec le déconfinement.

Il y a également celle qui se fait appeler désormais "la petite reine" : La bicylette

Pour éviter que les habitants ne privilégient leur voiture, de nombreuses villes misent sur la petite reine.

En effet, plusieurs collectivités ont annoncé leur intention de créer des pistes cyclables temporaires afin d'offrir des alternatives aux citadins. A Bogotá, Berlin ou Oakland, de telles infrastructures ont déjà vu le jour. Ces villes ont fermé des axes au trafic motorisé non résidentiel ou encourager leurs habitants à se déplacer en petite reine pour respecter la distanciation sociale.

Plusieurs agglomérations françaises veulent suivre leur exemple, Pierre Serne, président du Club des villes cyclables s’exprime : "Les gens vont avoir psychologiquement du mal à s’agglutiner dans les trams, bus ou métros, par crainte de transmission du virus ".

 Le recours à la voiture individuelle serait une mauvaise solution, créant des embouteillages dans les villes et relançant la pollution atmosphérique. La pollution aux particules fines, issue notamment du trafic routier, augmente la mortalité liée au coronavirus, selon des chercheurs de Harvard University

Paris, qui a déjà multiplié les pistes cyclables, compte favoriser les déplacements domicile-travail à vélo après le déconfinement. D’autres villes françaises comme Grenoble, Montpellier, Lyon, Rennes… emboîtent le pas en accélérant leurs plans vélos.

En plus des primes déjà existantes lors de l’achat d’un vélo électriques ou d’un vélo cargo, le ministère de la transition écologiques et solidaire a dévoilé, un plan doté de 20 millions d’euros pour faciliter la pratique du vélo lors du déconfinement en partenariat avec la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclettes).

Ce plan gouvernemental comprend notamment :

  • Une aide de 50€ pour la remise en état d’un vélo au sein d’un réseau de réparateurs référencés
  • Le financement de formations pour apprendre ou réapprendre à rouler à vélo

Une plateforme a été mise en ligne afin de mettre en lien les réparateurs de vélo et les particuliers souhaitant faire réparer leurs bicyclettes : Coupdepoucevelo.fr 

Un dernier point qui est encore en cours de discussion serait de rendre gratuits les systèmes de vélo en libre-service et de les étendre encore plus. 

Puis, il y a les scooters électriques; tout comme les vélos, les utilisateurs des scooters électriques bénéficient des aides financières lors de l’achat de celui-ci, comme le bonus écologique gouvernemental et d’autres aides locales. Ces aides peuvent s’élever à 1 500€ par scooter.

Le scooter électrique se présente comme une alternative idéale pour les déplacements urbains. Tout d’abord parce qu’il permet de respecter les règles de distanciation sociale, tout en intégrant des accessoires-barrière comme le casque et les gants. De plus, il est écologique et silencieux ; sans émissions et compact, il permet de lutter contre les embouteillages en ville, la pollution sonore et celle de l’air. L’aspect pratique des batteries au lithium-ion des scooters électriques renforce son efficacité, en effet les batteries au lithium sur les scooters électriques sont amovibles et rechargeables facilement chez soi ou au bureau en quelques heures.

Conclusion

La mobilité est un des secteurs que cette crise a le plus bouleversé et continuera à bouleverser encore pendant les années futures... La relocalisation de certaines entreprises, la manière de se déplacer, le télétravail et la prise de conscience écologique vont amener ce secteur à des modifications drastiques.