Stationnement : comment faire rimer voiture avec mobilité durable ?

Au cœur des discussions des assises du stationnement de la ville de Paris cet automne, la place de la voiture en grande agglomération à l'heure du défi environnemental et de la crise du coronavirus.

Paris ouvre la voie à une politique urbaine plus contraignante à l’encontre du moyen de déplacement préféré des Français : réduction significative des places de stationnements en surface, pérennisation des pistes cyclables créées pendant le confinement, … les acteurs du marché et les automobilistes se crispent devant ces nouvelles règles du jeu. Peut-on limiter l'impact de l'automobile sur l'environnement tout en continuant à l'utiliser ?

Transformer un "frein" en opportunité : l’exemple des bailleurs sociaux 

La mobilité urbaine de demain est un défi de taille : limiter l’impact des déplacements sur l’environnement tout en permettant aux usagers de se déplacer. C’est d’ailleurs l’objectif de la loi LOM (Loi d’orientation des mobilités) qui vise "à rendre les transports du quotidien faciles, moins coûteux et propres". 

Il faut donc s’adapter et développer des circuits vertueux pour relever le défi de la mobilité durable. Des acteurs parmi lesquels les bailleurs sociaux se sont saisis du sujet. Principaux détenteurs du foncier en France et particulièrement à Paris, ils mettent en place des circuits vertueux pour transformer la vacance de leurs parkings en opportunité. L’idée est de résoudre la pénurie liée au stationnement dans les villes en permettant à des véhicules non locataires de se garer dans leurs espaces. Ce nouvel usage offre une solution  pour les automobilistes qui vont devoir faire face à une réduction drastique de leurs options traditionnelles de stationnement. 

Utiliser les places de parking des bailleurs sociaux, un processus gagnant

Des dizaines de milliers de places de parkings sont vacantes dans les sous-sol des HLM. Des bailleurs sociaux et des acteurs de la mobilité leur donnent une seconde vie. L'exploitation de ces espaces par des tiers partenaires est une opportunité aussi bien pour les bailleurs qui récupèrent des sommes précieuses leur permettant d’entretenir les résidences; que pour les particuliers qui peinent à garer leur véhicule. De plus, optimiser l’existant permet d’éviter la construction de nouveaux parkings, entreprise polluante et onéreuse.

Avec ces espaces vacants, les bailleurs sociaux contribuent à développer l’usage de la multimodalité et de l’intermodalité. Garer sa voiture permet de rejoindre une gare ou un arrêt de bus . L’occupation des places de parkings contribuent également à renforcer la sécurité. Quoi de plus angoissant qu'un parking souterrain, mal éclairé et vide ? Amener du passage dans ces espaces permet de renforcer le sentiment de sécurité pour ceux qui y garent leur voiture. 

D'un point de vue environnemental, ces emplacements permettent de limiter la circulation et la congestion des voitures en ville puisqu’il n’est plus nécessaire de rouler de longues minutes pour tenter de trouver une place. La pollution de l’air et la pollution sonore sont ainsi limitées. 

Dupliquer le modèle gagnant : la piste de l’immobilier d’entreprise

Ce modèle peut se dupliquer à d’autres secteurs. Toujours dans une logique de mobilité propre, les acteurs de mobilité qui se saisissent du sujet explorent la poste de l’immobilier d’entreprise. Le secteur  compte de nombreuses places de parkings inoccupées, surtout dans des zones souvent très tendues en termes de stationnement. 

A destination des professionnels, cet usage permettrait d'offrir au personnel des espaces pour se garer à proximité de son lieu de travail. En effet, selon l’INSEE, 70% des Français déclarent utiliser leur voiture pour se rendre au travail, que ce soit par confort ou par obligation. Et si ces nouveaux usages pouvaient accélérer la transition vers une mobilité durable ?