La guerre en Ukraine, la voiture électrique et la dépendance énergétique

La guerre en Ukraine a des conséquences sur le prix de l'électricité qui ne cesse d'augmenter. Cette crise nous amène ainsi à repenser la manière dont la voiture électrique doit être utilisée.

Sur fond de tensions internationales, le prix de l’énergie continue de grimper. En effet, au niveau du marché de gros, la livraison d’électricité a augmenté de près de 10%. Cette crise géopolitique comme celle du Covid-19, soulèvent ainsi plusieurs problématiques économiques et écologiques relatives au développement d’un secteur en plein essor : la voiture électrique. 

La voiture électrique: une dépendance énergétique criante

L’ensemble des autorités politiques et des constructeurs prônent aujourd'hui l’utilisation de la voiture électrique pour engager un tournant vers une mobilité durable. En ce sens, la Commission européenne souhaite mettre fin à la vente de véhicules thermiques d’ici 2035. De plus, les constructeurs ne cessent de proposer des modèles électriques afin de répondre à la demande croissante. De fait, les ventes de voitures électriques ont bondi de 63% en 2021. De même, les entreprises ont massivement verdi leurs flottes. Et la mise en place du malus au poids et du quotas de véhicules propres au sein des flottes de plus de 100 véhicules ont accéléré la conversion à l’électrique des entreprises.

Cependant, la voiture électrique, comme propriété et objet de consommation individuel et excessif , n’est pas une solution économiquement viable. Ceci en raison de la dépendance énergétique des pays européens avec des États comme la Russie qui possèdent des ressources énergétiques limitées sur Terre. En effet, dans le monde actuel, l’électricité consommée provient à 40% du charbon et à 22% du gaz. Même si les énergies nucléaires et renouvelables existent, les énergies fossiles restent la principale ressource mondiale. Or, la Russie possède un important vivier de gaz et fournit une grande partie de l’Europe. De plus, le prix de l’électricité sur les marchés européens est régi par le principe du “coût marginal”. Il s’agit d’un système dans lequel le prix est établi par celui de la production des centrales thermiques. Toute hausse des prix du gaz se répercute donc sur l’électricité.

Par conséquent, depuis le début des tensions russo-ukrainiennes, le prix de l’électricité a augmenté de manière significative pour atteindre plus de 190 euros par mégawattheure. Cette crise révèle les problématiques d’interdépendance et de souveraineté énergétique des Etats qui ont des répercussions directes sur le pouvoir d’achat des Français et le budget des entreprises. Et ces impacts négatifs touchent notamment l'utilisation des véhicules électriques dont la recharge coûte de plus en plus cher. 

Et au-delà de la grave crise géopolitique que nous connaissons, la dépendance à l’égard de ressources limitées qui s'amoindrissent n’est pas viable. En effet, l’épuisement des ressources fossiles à l’origine de la production d’électricité est une fatalité que le monde connaît depuis des années. Les réserves de la Planète ne sont pas infinies. La voiture électrique, utilisée d’une manière excessive, n'est donc pas une solution écologiquement et économiquement durable. 

Une autre manière d’utiliser la voiture électrique

Face à ces problématiques économiques, géopolitiques et écologiques des solutions existent pour contourner l’usage de la voiture électrique en autosolisme. Par ailleurs, un travail de sensibilisation doit être réalisé afin que la voiture ne soit plus considérée comme une propriété privée mais comme un moyen de transport flexible et partagé. 

Le problème avec la voiture conçue comme objet de propriété réside dans l’absence d’adaptation à nos différents trajets pour aller au travail, en week-end, en vacances…. Ainsi, un SUV électrique conçu pour rouler à 180 km/h, transporter une famille et des bagages passe la plupart de son temps à transporter le conducteur au travail à une vitesse moyenne de 20 km/h. Cet usage de la voiture est un non-sens au niveau économique et écologique, mais c'est un héritage de l'époque où la possession d'une voiture représentait la liberté. Il n'y a donc rien de mal à posséder une voiture si vous en avez besoin pour vous rendre au travail et transporter des enfants tous les jours. Mais si le banlieusard achète un petit véhicule électrique léger fabriqué avec des matériaux composites légers et conçu pour rouler à 40 km/h, cela représente une économie environnementale et financière considérable. Ces économies pourraient ensuite être consacrées à la location de voitures pour les vacances. 

Les gouvernements et les entreprises ne peuvent donc plus se contenter de la voiture électrique comme seule solution économique aux enjeux environnementaux. Les nouvelles micromobilités durables mais aussi l’exclusion de l’autosolisme et l’utilisation réfléchie des véhicules électriques peuvent être de réelles solutions pour la mobilité de demain.