Le développement des ZFE, un défi au quotidien pour les professionnels

Face à la contrainte des zones à faibles émissions, les particuliers, comme les professionnels, ont besoin de temps pour se préparer et adopter de nouvelles solutions .

Tandis que le Sénat vient de lancer une consultation ouverte à tous pour collecter l’avis des Français sur les ZFE (Zones à faibles émissions), la mise en place des ZFE va se faire de manière progressive. Les particuliers, comme les professionnels, ont besoin de temps pour se préparer à cette transition. Une modernisation y est inéluctable, avec l’adoption de véhicules utilitaires électriques (VUE) dans les flottes professionnelles pour qui l’accès à ces zones est indispensable. 

L’état des lieux de la mise en place des ZFE

Le GIEC est formel : les émissions nettes de CO2 doivent tomber à zéro d'ici à 2050 pour limiter le réchauffement climatique. Alors que presque 250 villes d’Europe ont leur zones à faibles émissions, en France, 11 grandes agglomérations ont d’ores et déjà instauré leur ZFE et, d’ici à la fin de l’année prochaine, ce devrait être l’ensemble des 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants qui seront concernées. Tout comme les particuliers, les professionnels sont touchés par ces mesures selon la vignette Crit’Air de leurs véhicules : les Crit’Air 5 et les Crit’Air 4 sont déjà bannis, et ce sera le tour des Crit’Air 3 autour de 2025 (la date est encore en discussion) pour les véhicules particuliers. Les pénalités sont des contraventions de 3e classe (68€) pour les VP et utilitaires légers. À terme, il est prévu d’instaurer un contrôle automatisé des véhicules. 

Dans le cadre du renouvellement annuel de parcs roulants de plus de 100 véhicules, la loi LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) impose aux entreprises de progressivement intégrer une part minimale croissante de véhicules à faibles émissions (VFE), de 10% aujourd’hui à 20% en 2024, 40% en 2027 et 70% à partir de 2030. Dans ce cadre, différentes aides nationales ou locales leur sont proposées, comme l’aide fiscale à l’acquisition de véhicules propres avec un suramortissement, une prime à la conversion et un bonus écologique renforcé. 

Comment les professionnels peuvent-ils répondre à cette problématique ? 

Pour permettre le verdissement des flottes, les constructeurs proposent des gammes de plus en plus fournies de VP et de VUL compatibles avec ces nouvelles contraintes, en premier lieu 100% électriques et donc, zéro émission.

Dans certains cas, les modèles hybrides rechargeables peuvent aussi convenir. Les véhicules électrifiés sont plus chers que ceux à moteur thermique, mais ils bénéficient d'aides à l'achat. Ils reviennent aussi moins cher à l'usage en économisant sur le carburant et sur les coûts de maintenance.  

Selon une étude européenne de septembre 2022*, 60% des véhicules utilitaires légers des flottes européennes pourraient être remplacés par des véhicules entièrement électriques (VE), ce qui représenterait des économies d’un montant de 261 millions d'euros sur une durée de vie de sept ans. En France, les gestionnaires de flotte peuvent espérer en moyenne, une économie de 8 600€ par véhicule, hors aides, et 50% des flottes seraient en mesure de passer à l’électrique tout en restant rentables. En termes de CO2, cela permettrait d’économiser près de 5 tonnes d’émissions par véhicule. 

Certaines mesures doivent être prises pour accompagner ces évolutions du parc roulant, comme la formation des personnels, indispensable pour l’acceptation et l’utilisation adéquate de ces nouvelles énergies. C’est aussi l’occasion de mettre en place une politique d’autopartage pour optimiser l’usage de ces nouveaux véhicules, facilitée par la télématique, qui permet d'ouvrir et fermer le véhicule sans clé, à partir d'une application sur smartphone. La télématique permet aussi de suivre les habitudes de conduite et ainsi, maîtriser les dépenses liées et améliorer la sécurité des conducteurs. 

Conclusion – Les ZFE sont contraignantes, mais des solutions existent ! 

Le verdissement des flottes avec des modèles électriques va se poursuivre, il faut simplement laisser aux professionnels le temps nécessaire pour organiser cette transition progressive. C’est le moment de mettre en place la télématique pour accompagner ces changements vertueux, qui amènent des économies de carburant, d’entretien, et un meilleur usage des véhicules avec l’autopartage. 

Voici donc l’opportunité de faire d’une contrainte un avantage pour le futur.

*Étude Geotab appuyée sur l'EVSA (audit d’électrification de Geotab) pour réaliser une analyse agrégée et anonymisée des usages des véhicules de flottes, du 30 décembre 2020 au 30 décembre 2021 dans 17 pays européens, dont la France.