Les différents acteurs dans les vélos électriques : on en perd les pédales !

Quels sont les enjeux des vélos électriques aujourd'hui ? Les leaders sont-ils toujours les premiers dans cette course effrénée ? Comment les nouveaux acteurs se démarquent ?

Le boom du vélo électrique

Le vélo électrique appartient au secteur de la mobilité verte (ou propre). Il faut noter que la France est le 3e plus gros vendeur européen de vélos électriques derrière les Pays-Bas et l’Allemagne. En effet, que ce soit Peugeot connu pour sa qualité de fabrication, ou encore les grandes enseignes comme Décathlon et Go sport, en passant par Kalkhoff ou encore Vanmoof, la vente de vélos électriques ne cesse de croître en France et en Europe. Les vélos cargos prennent une part de marché de plus en plus importante. Par exemple, les incontournables vélos électriques Véligo de la région Ile-de-France proposent désormais en plus des vélos électriques classiques des vélos cargos en location. 

En Europe, le marché du vélo pèse 3,6 milliards d’euros. En 2022, un vélo sur quatre vendu en France était un vélo à assistance électrique (+12% en 2022), au point que cela a fait reculer les ventes des vélos classiques (-13% en 2022). Pourtant, le prix moyen d’un vélo électrique est de 1965 €, ce qui est bien plus élevé qu’un vélo classique. 

Depuis le déconfinement, l'utilisation des vélos électriques est en augmentation et cela pour plusieurs raisons :

  • création de nouvelles piste cyclables (dont 60 km supplémentaires à Paris pour les JO 2024);
  • aides financières (bonus écologique);
  • démocratisation du déplacement à vélo au détriment de la voiture;
  • prise de conscience écologique.

Les acteurs leaders

En volume, ce sont les magasins multisports qui vendent le plus de vélos neufs (65%). L’entrée de gamme de la grande enseigne Decathlon est le vélo électrique Elops qui débute à 799€, et, nous pouvons retrouver l’équivalent chez Go Sport avec le vélo électrique Scrapper à 899€. A noter, qu’ils ont également une marketplace multimarques. 

Fnac & Darty se sont également depuis quelques années lancés à travers leur marketplace dans les mobilités vertes, où le vélo électrique est le produit le plus vendu. A l'international, le géant Rakuten ou encore Amazon proposent différents types de vélos électriques. Ces différents acteurs ont participé à la démocratisation du vélo électrique en le mettant à portée des consommateurs. Le free floating dans les villes y a également participé. De plus, son prix a baissé et sa technologie s’améliore de jour en jour.

En France, l’acteur Moustache est souvent cité, en effet, il a su faire sa place avec son vélo Made In France et une large gamme de vélos assez coûteux ; mais cela n'empêche pas des  vélos design comme Vanmoof (Pays-bas) ou encore Cowboy (Belgique) de se faire une place. Ils sont très prisés à Paris. 

Des petits acteurs comme Ahooga ou encore Momentum, qui sont arrivés il y a maintenant plusieurs années, ont su pratiquer la proximité avec leurs clients afin de garder une place au milieu des acteurs de moyenne gamme. Leurs produits sont robustes et de qualité. 

Les limites du secteur

La fabrication de nombreux vélos électriques s’effectue en Asie, et cela amène l'Europe à être dépendante en termes d'approvisionnement de ces pays. 

Nous avons pu constater que suite aux confinements chinois ou lorsqu'un bateau avait bloqué le canal de Suez le ravitaillement en vélos électriques et en pièces détachées avait été fortement perturbé.

De plus, ces nouvelles solutions de déplacement ont amené des changements dans le décor des villes. Les vélos électriques se sont vu imposer de nouvelles règles ; par exemple, leur vitesse ne doit pas excéder 25 km/heure ou encore leurs batteries doivent être recyclables. 

Nous pouvons également dire que ce secteur en pleine expansion reste difficile pour les startups comme Vanmoof ou Cowboy qui ont failli arrêter leur activité il y a quelques mois malgré des levées de fonds importantes. Elles perdaient de l'argent car leurs nombreuses et coûteuses réparations dévoraient leur marge.

Un dernier élément important est le vol de vélo. Une enquête menée par l’Académie des mobilités actives (ADMA) a mis en évidence plusieurs éléments : il y a plus de 400 000 vélos volés chaque année (environ 1 vol de vélo par minute) et sans surprise, 60% des vélos se trouvaient dans un espace public et 21% possédaient une assistance électrique. Il faut noter que malheureusement, dans plus 20% des cas le propriétaire renonce à en racheter un autre.

Enfin, les vols de technologie entre entreprises posent problème. Le Belge Cowboy est au cœur d’une bataille juridique. EBikeLabs, une startup du vélo électrique française l’accuse d’avoir plagié une technologie d’équipement pour leur vélo à assistance électrique. 

Ces nouveaux acteurs, toujours plus nombreux, peuvent vite faire banqueroute tant la course et la concurrence sont rudes. Comme dans tous les secteurs en pleine expansion, certains acteurs risquent de disparaître en cours de route, nous avons pu le constater ces dernières années dans le secteur de la “food delivery” ou encore dans la “FinTech”.