Créer un écosystème interconnecté pour faire émerger l'open banking

La banque doit se transformer en une sorte de place de marché, capable de proposer des produits pour répondre aux réels besoins de ses clients et en attirer de nouveaux.

Partout dans le monde, les banques et les fintech réfléchissent à la mise au point de nouveaux services basés sur l’échange de données. Pression concurrentielle ou pression réglementaire obligent, les banques ne peuvent plus échapper à l’open banking, devenue une priorité stratégique dans leur digitalisation.

L’open banking, une priorité stratégique pour les banques

La banque reste le cœur du réacteur. L’agilité s’est développée au sein des structures mais la rencontre entre la digitalisation et l’informatique peut donner lieu à une vision fouillie du système. Avec l’ouverture de passerelles avec différents acteurs de l’écosystème et institutionnels, comment la banque va-t’elle se réinventer ?

Les banques de détail n’ont pas le choix : la concurrence et le cadre réglementaire les poussent à trouver de nouveaux relais de croissance et ceux-ci passeront par l’open banking. Une de leurs principales sources de revenus, les paiements sont désormais "colonisées" par de nouveaux acteurs.

Ainsi, selon une étude d’Accenture, publiée en janvier 2020, si les banques détiennent encore une part de marché de 93% sur les paiements, plus de la moitié de la hausse prévue de 500 milliards de dollars de revenus durant les cinq prochaines années (le marché va ainsi passer de 1 500 à 2 000 milliards de dollars) risquent de leur échapper. La cause : le développement des prestataires de paiement en ligne et le recours plus récurrent au paiement mobile.

La banque doit alors se transformer en une sorte de place de marché, capable de proposer des produits pour répondre aux réels besoins de ses clients.

Proposer de nouveaux services pour fidéliser les clients existants et en attirer de nouveaux

Fluidifier les échanges entre l’ensemble des acteurs de la finance, mais pourquoi ? D’un côté, les banques traditionnelles souhaitent garder la main sur leurs données, de l’autre gravite un écosystème regroupant assureurs, retailers, les fintech aux besoins complémentaires, bloqués par l’opacité imposée par les banques.

Malgré la complexité et le temps d’intégration des APIs, ces nouveaux acteurs permettent d’ouvrir cet écosystème tout en permettant à la banque de garder son rôle central. Grâce aux données, tout le monde peut alors bénéficier de ce qu’il y a de mieux dans chaque sous-secteur, et l’expérience "financier" est alors simplifiée pour le consommateur.

Une nouvelle source de revenus dans un monde qui change

Si les banques traditionnelles vont perdre de l’importance, elles resteront néanmoins centrales dans l’écosystème "open banking". Tous ces nouveaux services qui existent déjà ou restent à inventer ne seront plus l’apanage d’un seul fournisseur mais résulteront de l’intégration de nombreuses briques technologiques. Cette intégration se fera bien évidemment par le biais d’API. Toute la question est de savoir comment interconnecter et sécuriser ces API. En effet, les banques doivent ouvrir leurs données. Mais à quel prix ? Celui de répondre à l’intérêt du consommateur.

Car, on l’a vu avec le paiement, les services proposés devront être rapides, voire quasi instantanés, fluides et parfaitement sécurisés. Toutefois, il y a encore des paiements qui sont encore effectués sans l’accord de la personne comme les achats intégrés. La notion de sécurisation est clé. En créant de la proximité entre les acteurs, les données circuleront plus rapidement, avec une chaîne d’intermédiaires plus restreinte : cela permet alors de recréer un lien physique dans un produit digital, en intégrant de la souplesse.

Les Gafam et autres BATX, dont la plupart sont des fournisseurs d’infrastructures cloud vont évidemment mettre en avant leurs services pour servir de point de rencontre. Mais est-ce une bonne chose qu’ils soient à la fois juges et parties ?

L’or c’est la donnée : il faut la faire circuler

Afin de créer ce chantier technologique d’envergure, il faut prendre en compte la notion d’équilibre. Pour que la donnée puisse s’épanouir, les datacenters et l’interconnexion doivent être clé pour faciliter la mise en place du futur de la banque. Pour que cela fonctionne, ceux-ci doivent être agnostiques technologiquement et neutres, et doivent échanger dans un environnement étanche.

En effet, ce modèle peut s’inspirer du système d’hébergement en colocation. Les serveurs des différents opérateurs du trading sont alors rassemblés autour de celui de la Bourse, relié par fibre optique, au millimètre près dans le cas du trading haute fréquence pour éviter les inégalités de temps d’accès, et entièrement sécurisé.

Les banques et les fintech pourraient ainsi collaborer sans souci d’interconnexion, et en toute transparence au niveau des tarifs, avec aucun coût lié aux volumes de transaction. Banques et fintech pourraient même réaliser des tests au sein des datacenters. Parmi les services proposés par les datacenters, l’hybridation cloud fait partie des fonctionnalités très prisées par les banques. Cette piste doit être creusée pour faire le lien, en toute neutralité, entre le cloud des fintech et l’infrastructure des banques.