Sapheer, une nouvelle néobanque française pour les pros

Sapheer, une nouvelle néobanque française pour les pros Lancée en janvier 2021, cette start-up s'appuie sur des partenariats pour proposer des offres de financement, d'assurance ou encore de recouvrement.

La deuxième vague des néobanques pour les professionnels n'est pas terminée. Dernière arrivée sur le marché français : Sapheer. Cette start-up, lancée début 2021, propose comme ses concurrentes Qonto et Shine un compte courant avec une carte bancaire associée et toutes les fonctionnalités basiques qui vont avec (notifications en temps réel, catégorisation des transactions, virements programmables…) mais aussi, moins courant, le dépôt de capital. L'ouverture du compte se fait en quelques minutes, comme toute néobanque qui se respecte. La start-up s'adresse aux très petites entreprises et aux professions libérales. "Ils subissent énormément de stress car ils doivent gérer 1 000 choses à la fois. Et quand ils veulent ouvrir un compte bancaire, on ne leur prête pas trop attention", estime Halim Bensaïd, cofondateur et CEO de Sapheer.

La néobanque ne veut pas se limiter à un compte courant mais être un outil financier pour ses clients. Elle a donc lancé "Service +", sorte de place de marché de solutions financières et extra financières. Pour l'instant, cinq partenaires sont recensés, tous des start-up : Gcollect pour le recouvrement, Trésoria pour le financement, Otherwise pour l'assurance, La Permanence pour le coworking et Clémentine pour la comptabilité. D'autres partenariats seront ajoutés dans les semaines à venir dans les RH, le financement ou encore le juridique. C'est aussi la stratégie de Qonto, qui a lancé en septembre 2020 une marketplace avec une cinquantaine de services pour optimiser la gestion des finances.

"Si nous prévoyons qu'un compte va passer dans le rouge, nous lui proposerons de recourir à une solution de financement" 

Pour maximiser l'utilisation de ces services, Sapheer est en train de développer une brique d'intelligence artificielle qui proposera leur utilisation à un moment donné. "Si nous prévoyons que le compte du professionnel va passer dans le rouge dans quelques jours, nous lui proposerons de recourir à une solution de financement. Le but est de cibler la bonne info au bon moment", souligne Halim Bensaïd. A noter que Sapheer ne proposera pas tout de suite du crédit, le graal dans ce secteur, car elle n'a pas encore identifié de partenaire idéal, dit-elle. A ce jour, seulement deux néobanques pour professionnels proposent du crédit, à savoir Manager.One (qui est adossée à la banque privée familiale Wormser Frères) et Memo Bank, qui a son propre agrément d'établissement de crédit. Qonto a en revanche demandé ce même agrément, qu'elle devrait obtenir cette année.

Entre 2 000 et 2 500 clients en 2021

Comme ses homologues, Sapheer propose des abonnements mensuels compris entre 9,99 et 199,90 euros. Une offre gratuite est également disponible pour un utilisateur (et avec peu de fonctionnalités). La néobanque se rémunère également avec la commission d'interchange et un système de partage de revenus avec ses partenaires. "D'ici quelques temps, nous proposerons également un bundle avec nos services partenaires, pour les indépendants. Par exemple, un compte Sapheer, une offre RC pro (responsabilité civile, ndlr) et une offre découverte pour le recouvrement", illustre le dirigeant.

Pour acquérir des clients, Sapheer compte sur ses partenaires, des campagnes publicitaires "avec un ton décalé", d'après Halim Bensaïd, et sur la démocratisation des néobanques BtoB. "Ils nous mâchent le travail. C'est rentré dans les mœurs. Le marché est énorme, il y a de la place pour tout le monde", assure le CEO, qui est autofinancé mais actuellement en train de lever des fonds.

D'autres produits sont dans les cartons, comme les wallets Apple Pay et Google Pay. Mais aussi une solution pour déposer les chèques car les professions libérales en reçoivent beaucoup et que Sapheer n'a pas d'agences physiques. "Nous essayons de trouver une solution adéquate qui va permettre de scanner à la volée tous les chèques et les envoyer en une fois", raconte Halim Bensaïd, qui précise travailler sur ce produit avec Treezor (qui fournit la plateforme bancaire à la jeune pousse). Autre sujet sur le feu : le dépôt de cash, très demandé par les clients artisans.

Sapheer vise entre 2 000 et 2 500 clients en 2021. Un objectif assez modeste qui en cache un autre. "L'objectif à long terme est de faire basculer nos clients en compte principal chez Sapheer", confie le dirigeant. Exactement comme les néobanques dédiées aux particuliers, plus vieilles que les néobanques pro. Et qui peinent encore à atteindre cet objectif.