Comment rendre les objets connectés de la maison plus résilients
La résilience des objets connectés de la smart home est un sujet encore trop souvent oublié des bailleurs, assure Thomas Gauthier, CEO de NodOn, fabricant d'accessoires pour la maison connectée. Un constat également partagé par Delta Dore, qui a fait de cette notion "l'ADN de l'entreprise". La raison de ce manque de résilience : "Les produits IoT pour la maison d'abord mis sur le marché ont souvent été des gadgets pour lesquels la résistance aux pannes et aux attaques n'a pas été prise en compte. Il s'agit désormais d'appareils plus importants, des chaudières connectées par exemple. Et leur résistance aux aléas est indispensable", explique Thomas Gauthier.
Pour assurer la résilience des objets connectés, le premier critère sur lequel agir est le réseau de communication. "Il faut avant tout opérer sur un réseau maîtrisé. Face aux cyberattaques qui se renforcent sur les réseaux sans fil, les fabricants de caméras se tournent ainsi de plus en plus vers le réseau filaire PoE", indique Patrice Ferrant, regional sales manager France et Afrique chez Mobotix, fabricant français d'équipements vidéo. La résilience aux pannes est ainsi étroitement associée à la sécurité. Pour NodOn, les technologies radio sont tout aussi résistants que le filaire mais il faut en adapter l'architecture de communication. Thomas Gauthier en identifie trois types : les communications point à point entre les objets, celles qui passent par la gateway, et celles recourant à un fonctionnement cloud to cloud. "Le point à point est le plus sûr, si Internet est coupé il permettra aux objets de fonctionner contrairement au cloud to cloud, mais il n'apporte pas beaucoup de fonctionnalités", souligne-t-il.
La solution pour lui est de classer les fonctionnalités des devices et de réaliser une matrice en fonction de celles qui sont vitales ou non et de la manière de les piloter. "Les assistants vocaux ont besoin de puissance de calcul mais ils ne sont pas indispensables. Ils peuvent donc rester en cloud to cloud. Par contre les thermostats connectés doivent avoir leur fonction de base en point à point pour éviter qu'une coupure de courant les rende inutilisables."
Par exemple, Netatmo a connu en novembre 2018 un incident sur ses serveurs pilotant ses thermostats connectés. La panne a affecté la commande cloud to cloud mais cette dernière restait fonctionnelle manuellement. "La configuration est souvent liée au protocole. Zigbee par exemple ne fonctionne pas par le cloud mais par la gateway. Au contraire, les objets en Wi-Fi utilisent généralement le cloud to cloud", rappelle-t-il.
Le software des objets est un autre point d'attention. "Des diagnostics doivent être effectués pour garantir que l'objet se connecte bien. Il est important aussi que les mises à jour de l'objet se fassent à distance grâce à la technologie de firmware par liaison radio que l'on appelle Fota", ajoute Marine Julieron, lead dev mobile chez Rtone, qui préconise la mise en place d'un bouton reset sur l'objet. L'edge computing pourrait être, aux yeux de NodOn, une solution à l'avenir pour effectuer des calculs en local plutôt que par le cloud et ainsi assurant un fonctionnement en cas de rupture avec Internet.