Alexandre Tisserand (Kinéis) "Kinéis présente un nouveau module de communication bidirectionnel pour échanger avec un satellite"

L'opérateur d'IoT satellitaire Kinéis réunit tous ses partenaires sur son site, près de Toulouse, pour partager les usages satellitaires apportant de la valeur aux clients finaux.

Alexandre Tisserant, président de Kinéis. © Kinéis

JDN. Kinéis organise ce jeudi 8 décembre son premier Partner Day, une journée rassemblant les membres de son écosystème. Pourquoi avoir lancé cet événement ?

Alexandre Tisserant. Nous avons choisi de réunir notre écosystème, qui compte une centaine d'entreprises – fabricants, éditeurs de plateforme, clients, etc., à l'occasion du lancement prochain de notre constellation de 25 nanosatellites en 2023. Il s'agissait d'une demande de leur part d'être tenus au courant de l'actualité des réseaux IoT, en particulier de l'IoT satellitaire. Nous débuterons la journée par nos actualités. Suivra une table-ronde sur comment trouver sa valeur ajoutée dans la chaîne afin d'aider les clients finaux à passer à l'échelle. Y témoigneront par exemple Henri Bong, CEO de l'opérateur et fournisseur de services IoT UnaBiz, qui intègre la connectivité de Kinéis sur sa plateforme UnaConnect, et William Lacheny, technical leader chez ArianeGroup, qui détaillera son usage de tracking en logistique. Des workshops techniques se dérouleront l'après-midi. En fonction du succès de cette journée, nous espérons renouveler chaque année cette journée pour fédérer l'écosystème. 

Quelle est l'annonce de Kinéis que vous avez réservé pour cette journée ?

Kinéis présente un nouveau module de communication bidirectionnel à intégrer dans un objet connecté pour lui permettre d'échanger avec un satellite. Nous avions déjà une première version, qui ne fonctionnait que dans le sens montant, pour récupérer les informations de l'objet. Cette deuxième version, qui sera disponible sur le marché au deuxième trimestre 2023, présente de meilleures performances et de nouvelles fonctionnalités, comme la possibilité de savoir où sont les satellites pour programmer les objets en fonction des besoins métier. Nous proposerons également un kit de test faisant office d'émulateur de satellite. Il y a déjà des satellites en orbite qui peuvent être utilisés mais pour les expérimentations en laboratoire, ce sera toujours mieux de pouvoir les simuler.

Quel est le principal enjeu dans l'IoT satellitaire ?

Il faut aller vers une convergence de réseaux ou de solutions. Cela signifierait doter un même objet de plusieurs connectivités. Il ne peut pas y avoir une connectivité qui fasse tout, du haut et bas débit, de l'indoor et de l'outdoor. Nous croyons donc à la complémentarité des réseaux. L'essentiel, comme pour toute solution IoT, est alors de concevoir des offres simples pour les clients, afin que la technologie, qu'elle soit satellitaire ou terrestre, soit transparente. Nous travaillons sur ce sujet avec des partenaires sur des projets d'hybridation. Nous avons déjà la possibilité de coupler la communication satellitaire de Kinéis avec les réseaux LoRaWAN et Sigfox. Nous sommes en train de développer la complémentarité avec Zeta et avec du Bluetooth pour des disponibilités courant 2023.  

Vous allez par ailleurs développer une verticale chez Kinéis liée à l'agritech. Pour quelles raisons ?

Il y a une multitude de petits usages intéressants mais tant que l'on restera sur des volumes faibles, les coûts resteront importants. Nous voulons trouver des modèles réplicables pour les rendre plus accessibles. Développer les usages dans l'agriculture n'apporte pas que de la valeur économique, c'est aussi un enjeu sociétal en réponse aux enjeux du réchauffement climatique. Nous travaillons notamment sur la détection des feux de forêt. Leur nombre est actuellement bien trop élevé, il faut faire tout ce que l'on peut pour les anticiper. C'est la révolution du new space : les satellites ont toujours fonctionné mais désormais, il est possible d'obtenir des performances plus intéressantes à bas coût.

Après avoir travaillé à Bercy au côté d'Axelle Lemaire, au ministère de l'Economie, de l'Industrie, et du numérique, Alexandre Tisserant a décidé de rejoindre l'aventure spatiale. Il a été directeur de projet au CLS Group avant de devenir président de Kinéis. L'opérateur IoT satellitaire, qui a hérité du système Argos, met en orbite en 2023 sa constellation de 25 nanosatellites dédiée à l'IoT.