CES 2024 : la mobilité et l'IA, vecteurs de toutes les innovations
Ce texte explore la dynamique du CES 2024, mettant en lumière la mobilité et l'IA comme moteurs clés de progrès.
Cette année encore s’est tenu le CES (Consumer Electronic show) qu’on ne présente plus. Pour sa 57ème édition, le grand raout de l’innovation mondiale a renoué avec ses chiffres de fréquentation et d’attractivité pré-covid, totalisant 130 000 visiteurs (+15%) et 4000 exposants (+25%). Et cette année encore, tous les secteurs ont rivalisé pour présenter les dernières innovations, plus ou moins disruptives, qui façonneront (peut-être) le monde de demain. Maison, santé, beauté, accessibilité, mais aussi agriculture, sécurité, énergie, sans oublier la problématique environnementale (enjeu annoncé comme majeur du salon) … aucun aspect de nos vies futures ne semble plus épargné par les mutations technologiques et le potentiel d’amélioration de leur qualité qu’elles sont en mesure de porter. A cet égard, l’IA figure comme la star de cette édition 2024, plus encore qu’à l’accoutumée, en ce qu’elle se veut toujours plus accessible, intégrée au sein des produits quotidiens et de manière quasi-native. Une IA également omniprésente sur le secteur de la mobilité, faisant du véhicule l’enjeu de toutes les transformations d’usages.
La mobilité : le véhicule de toutes les technologies
Cette année, les acteurs de la mobilité ont occupé pas moins de la moitié de la surface du Las Vegas Convention Center ! Alors pourquoi tant de voitures à un salon tech ? on peut légitimement s’interroger quand des salons dédiés, et pour le moins renommés et fréquentés, existent déjà. La réponse est simple : la mobilité se situe à la confluence des enjeux technologiques et environnementaux actuels. En effet, loin d’être cantonné à sa seule fonction « mobile », le véhicule de demain est un véhicule électrique, vidéoludique, proposant des expériences de gaming, un véhicule « software defined » embarquant des applications et de l’IA (à l’image des smartphones) et donc d’importantes masses d’informations.
De fait les concept-car étaient très nombreux et les grands constructeurs ont rivalisé d’innovations parmi lesquelles on retient l’annonce des futures batteries solides, avec des capacités de stockage quasi-doublées, plus sécurisées (pas de risque de feu) et surtout moins chères. Elles arriveront sur le marché d’ici 2026– 2030 et représentent à coup sûr l’avenir du véhicule électrique ! A retenir aussi : la recharge par induction, sans câble et sans contact, qui pourrait envahir les flottes de taxi en facilitant leur charge durant les files d’attente.
Le véhicule est également conçu comme un smartphone, un véritable ordinateur roulant, mis à jour régulièrement afin de lui permettre d’évoluer et de couvrir tous ses besoins, de l’entretien préventif au divertissement ; enfin, les constructeurs prennent désormais en compte la durabilité des véhicules, en leur permettant de se composer et se recomposer à l’infini, à la manière d’un LEGO et permettant d’ajuster, sur un même châssis, des modules destinés à des usages multiples et donc durables. Le grand absent remarqué cette année, c’est finalement la voiture autonome ! A ce stade, tout porte à croire que le niveau 5, celui de l’autonomie totale, ne verra jamais le jour. Ce que confirment les arrêts de nombreux projets en ce sens chez les constructeurs. Finalement, la technologie semble, à ce stade, vouloir davantage penser le véhicule au service de l’humain, que sans lui…
L’IA-oT ou la domotique augmentée
Elle aussi était partout ! Présente dans toutes les allées, intégrées à tous les produits, des robots ménagers, à la brosse à dent, en passant par le lit. Pour autant, point d’extravagance observée, ni de grandes révolutions annoncées de nos usages ! Cette année, les innovateurs se sont davantage concentrés sur l’amélioration de l’existant et sur un travail poussé des performances de l’IA. Misant donc sur une technologie d’IA devenue mature et maitrisée, cette dernière entend surtout étendre son champ d’application à toutes nos habitudes et besoins, notamment domestiques, et faciliter ses interactions avec l’humain. Robot pour jouer avec le chien, robot barista pour préparer son cocktail préféré, ou robot dans le jardin pour gérer la tonte de la pelouse comme la livraison des courses, ils proposent une domotique ambitieuse.
Au-delà de la seule aide logistique, ils deviennent également de véritables assistants de vie, capable de déterminer par l’analyse de nos comportements (postures, réactions) notre état psychique et physique, et d’y apporter une solution. Le miroir faisant couler un bain au gré de nos humeurs, et le lit capable de s’adapter aux mouvements de nos corps endormis ouvrent une fois de plus la voix d’une domesticité toujours augmentée. Mais pas encore totalement bouleversée… en effet, l’IA, au-delà de ses nouvelles facultés à faciliter les interactions avec les objets, n’a pas montré toute sa faculté, pour l’heure, à imaginer et créer de nouveaux objets autant que de nouveaux usages. Après tout, les IA génératives n’en sont qu’à leurs balbutiements, parions sur les prochaines éditions du salon pour nous donner la disruption tant attendue !