Ce pays découvert par la France va être enfin reconnu : il cache un trésor à plusieurs milliards

Ce pays découvert par la France va être enfin reconnu : il cache un trésor à plusieurs milliards Une région composée d'îles et d'atolls et situé à des milliers de kilomètres de la métropole va devenir indépendante. Elle doit son nom à la France.

En bordure de l’océan Pacifique, un décor de carte postale et un pays en devenir. Après 70 ans de lutte, la région de Bougainville avance vers l’indépendance. 

Peu de Français connaissent cette région aussi grande que la Dordogne. Pour y mettre pied, il faut prendre son mal en patience : 23 heures d’avion et une escale dans la capitale de Papouasie-Nouvelle-Guinée, avant de reprendre un vol direction Bougainville. Sur place, la nature émerveille. Forêts denses, volcans actifs, animaux sauvages et oiseaux rares ont fait la réputation de la région encore préservée du tourisme.

Vu depuis la France, un détail frappe d’emblée : l’histoire de l’île est intimement liée à l’Hexagone. Ce n’est pas pour rien si Bougainville sonne comme une ville normande. L’île doit son nom à un explorateur français, Louis-Antoine Bougainville, figure du Premier Empire.

Il organise en 1766 “le premier voyage scientifique et officiel d'un Français autour du monde”, rappelle le Sénat. C’est lors de ce voyage qu’il lève le voile sur les volcans et les forêts sauvages de ces îles du Nord de l’Australie. L’Occident découvre cette région et un siècle plus tard la colonisation allemande débute.

250 ans plus tard, l’île Bougainville et sa région autonome s’apprêtent à devenir le 198e Etat reconnu par l’Organisation des Nations unies, selon le journal Les Echos. C’est par un référendum que cette reconnaissance officielle est née.

En 2019, les 300 000 habitants de Bougainville ont voté massivement pour l’indépendance : 97,7 % se sont prononcés en faveur d’une rupture avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Six ans plus tard, ce petit pays n’est pas encore indépendant. Un vote au Parlement papouan-néo-guinéen doit encore ratifier cette décision. Selon le gouvernement local, l'indépendance devrait être entérinée d’ici 2027, date à laquelle l’ONU devrait reconnaître le pays.

Aujourd’hui, les pays du monde ont les yeux rivés vers la région autonome de Bougainville non pas pour son décor de carte postale mais pour son sol, ses réserves minières sont immenses : 500 tonnes d’or et 5 millions de tonnes de cuivre. Un trésor convoité mais un sujet sensible à l’origine d’une guerre civile.

En 1988, un conflit violent, que les habitants appellent “La Crise”, a opposé les Bougainvillais au gouvernement papouan-néo-guinéen. Les dix ans de combat ont fait plus de 15 000 morts. Au cœur de l'insurrection : l’exploitation minière par la Papouasie-Nouvelle-Guinée menée sans égard pour l’environnement et sans véritable redistribution des richesses, source d’un profond ressentiment local.

Fermées pendant 30 ans, ces mines viennent d’être rouvertes par Ishmael Toroama, président élu de Bougainville. Une nécessité économique selon lui, à condition d'en garder le contrôle total pour ne pas reproduire les drames du passé.