Après trois ans de recul, le déficit budgétaire se creuse à nouveau

C'est désormais certain : la France n'a pas tenu ses engagements budgétaires en 2007. Le déficit public atteint 2,7 % du PIB, contre les 2,4 % promis à Bruxelles. Il s'élève à un peu plus de 50 milliards d'euros, soit une dégradation de 7,7 milliards d'euros par rapport à 2006. La dette publique dépasse, elle, les 1.200 milliards d'euros.

Les dépenses ont progressé plus vite que les recettes (+ 4 % contre + 3,4 %). Les rémunérations des agents de la fonction publique ont augmenté de 4 % tandis que les intérêts de la dette bondissaient de 12 % du fait de la hausse des taux constatée en 2007. Parallèlement, si les revenus touchés par l'Etat actionnaire se portent très bien (+ 22 %), les recettes des impôts ne progressent que de 3,1 %.

Ces déséquilibres constatés sont la conséquence d'un dérapage des comptes des collectivités locales (4 milliards d'euros de déficit) et des administrations centrales (13 milliards). Les élus locaux y voient la preuve d'un sous-financement des lois de décentralisation. Le gouvernement avance plutôt l'argument d'un dérapage financier pré-électoral.

La situation est donc problématique pour la France qui s'apprête à prendre la présidence de l'Union européenne. Selon les experts européens, le déficit français pourrait même atteindre 3 % en 2008 contre les 2,3 % promis. Nul doute que Bruxelles va réclamer des mesures d'austérité budgétaire. La réduction des dépenses est inévitable : 7 milliards de crédits ont d'ores et déjà été annulés. Mais Nicolas Sarkozy est formel : il tiendra ses promesses de baisse des impôts.