L'innovation en entreprise : une priorité qui pâtit d'un manque de maturité

Malgré la récession 80 % des organisations européennes ont accru ou maintenu leur budget innovation révèle une étude menée conjointement par Logica et l'Insead. Cette enquête révèle que bien qu'une très grande majorité d'entreprises clament haut et fort accorder une grande priorité à l'innovation, la plupart d'entre elles ne tirent pas avantage de leur investissement en ce domaine. Elles sont en effet handicapées par un manque de maturité dans l'un au moins des quatre piliers identifiés par l'étude.
Le premier domaine est l'implication et l'ambition du plus haut niveau de l'entreprise. Seulement 36 % des entreprises ayant répondu ont un Directeur de l'innovation. Les entreprises françaises sont par ailleurs à la traîne par rapport à leurs concurrents européens dans la mesure où à peine 20 % des répondants français estiment que leur entreprise encourage les employés à apprendre de leurs échecs contre 50 % pour les Anglais par exemple.
L'organisation de la structure et la collaboration  est un domaine où beaucoup de progrès restent à être accomplis. Ainsi, bien que les répondants estiment qu'aussi bien la collaboration interne que la collaboration externe sont un facteur clé de succès, l'enquête révèle encore des réticences en la matière, dans la mesure où 29 % des sondés seulement estiment qu'un projet d'innovation incluant une collaboration significative avec un partenaire externe est plus enclin à être couronné de succès.
Les personnalités des collaborateurs et la culture d'entreprise est un autre de ces domaines clés. L'enquête révèle pourtant qu'à peine 27 % des répondants considèrent la créativité dans la résolution de problème comme un critère clé au moment de recruter ou promouvoir un élément de l'entreprise.
Enfin, la mise en oeuvre et la mesure de l'innovation apparaissent comme un frein majeur dans la mesure où 41 % des organisations  perçoivent un conflit entre performance financière à court terme et priorités d'innovation à long terme et que 16 % seulement disposent d'un système de mesure apte à évaluer la réussite des projets innovants.