Face à l'urgence du défi climatique, comment combiner performance économique et environnementale ?

Confrontées à la crise et à la guerre, les entreprises, les gouvernements et la société dans son ensemble doivent relever avec d'autant plus d'urgence les défis croissants du dérèglement climatique.

En mars dernier, le 6ème rapport d’évaluation du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) alarmait, de façon encore plus brutale que par le passé, sur les conséquences désastreuses des effets du réchauffement climatique. Dans le même temps, un mouvement mondial pour le climat se dessine, engageant politiques, citoyens et entreprises pour répondre de façon concrète à l’urgence de ces enjeux. Dans ce contexte, les entreprises doivent prendre le leadership en combinant performance économique, sociale et environnementale. Cela passe par un plan d’action cohérent qui s’appuie sur l’innovation, la mobilisation des employés et de son écosystème.

Investir dans l’innovation et les données

Dans cette nouvelle ère de responsabilité climatique, les entreprises sont appelées à reconfigurer leurs modèles d’innovation, non plus uniquement à l’aune des profits mais aussi de leur impact social et environnemental. Face au prix de l'inaction, les entreprises se doivent de placer la responsabilité écologique au cœur de leurs ambitions. Un vœu qui est partagé par la société : ainsi, 52% des personnes interrogées dans le dernier Baromètre d’Edelman sur la confiance* estiment que les organisations n’en font pas assez pour résoudre les problèmes liés à l’urgence climatique. Ces dernières doivent donc redoubler d’efforts et se montrer plus transparentes sur la façon dont elles mesurent leur durabilité et leur impact sur la société.

Désormais, les données publiées par les entreprises sur leurs émissions devront être aussi fiables que leurs données financières. Mais difficile de résoudre le problème lorsqu’on ne peut ni voir ni comprendre ces données. Pour prendre des mesures efficaces vers la réduction de leurs émissions, les entreprises doivent investir dans des outils adéquats pour en assurer le suivi. À l’aide d’un reporting fiable et flexible, d’informations approfondies et d’analyses de scénarios, les organisations peuvent améliorer leurs prévisions relatives à leur empreinte carbone. De plus, en visualisant les progrès effectués par rapport à leurs engagements et leur écosystème, elles seront en mesure d’aligner leurs objectifs sur ceux définis par les derniers rapports scientifiques sur le climat.

Investir dans la mobilisation des employés

Outre la gestion des opérations, il est également important d’impliquer les salariés dans cette démarche pour les aider à comprendre les causes et les conséquences du changement climatique et adopter un rôle déterminant au quotidien vers la neutralité carbone. La collecte des données est faite non seulement au niveau de l’entreprise mais également au niveau de l’individu. Ainsi, lors de déplacements professionnels, la possibilité de suivre, d’analyser et de communiquer rapidement des données environnementales fiables leur permettra de comprendre leur impact, réduire leurs émissions, et ainsi de contribuer à atteindre les objectifs de développement durable fixés par l’entreprise.

Grâce à l’optimisation des outils de réservation de voyages fournissant des recommandations écoresponsables aux employés (mode de transport, durée du séjour et type d’énergie utilisée sur place), il est possible de stimuler l’engagement des équipes, de les sensibiliser, et de provoquer des changements comportementaux à grande échelle.

Investir dans des écosystèmes

En matière de réduction des émissions, les chaînes de valeurs ont toujours représenté une part importante de l’équation. Nous sommes plus efficaces dans notre action pour le climat lorsque nous collaborons étroitement avec notre écosystème de clients et partenaires. Ainsi, pour qu’une stratégie climatique soit efficace, toutes les émissions doivent être prises en compte. Cela passe notamment par le fait d’échanger les données avec ses fournisseurs et les aider à prendre leurs propres mesures de décarbonation.

Ce n’est qu’en investissant dans des outils capables d’assurer le suivi des émissions Scope 3 (indirectement générées par la chaîne de valeur d’une entreprise) sur la même plateforme que pour les émissions Scope 1 (directement générées par les actifs détenus et exploités par l’entreprise) et Scope 2 (liées à l’achat d’énergies de type électricité, chaleur ou froid par l’entreprise pour sa propre consommation) que nous pourrons obtenir une idée précise et complète de ces données.

Le manque de transparence des entreprises sur leurs actions en matière de développement durable constitue un véritable frein pour évaluer et définir des bonnes pratiques. La crise climatique ne pourra être résolue qu’en transformant intégralement et de bout en bout notre économie, de l’agriculture aux transports, en passant par les services financiers et les biens de consommation. Les organisations doivent fixer leurs objectifs économiques en tenant compte des problématiques sociales et environnementales. Outre l’impact que peuvent avoir les entreprises à travers leurs activités dans le cadre de la lutte contre le dérèglement climatique, il est également important d’assurer la connexion entre acteurs d’un même écosystème.

* Source : Edelman Trust Barometer 2022 https://www.edelman.com/trust/2022-trust-barometer