Transition écologique dans les voyages d'affaires : les défis de la durabilité

La RSE intègre le changement climatique dans les stratégies, répondant aux attentes sociétales et réglementaires. Les entreprises visent la neutralité carbone d'ici 2050, selon l'Accord de Paris.

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est devenue une dimension essentielle de la stratégie des entreprises, influencée par une prise de conscience collective du changement climatique. Cette dernière ne provient pas seulement de la pression des investisseurs ou des obligations réglementaires, mais également d'une volonté plus large de répondre aux attentes de la société civile et de contribuer à un avenir durable. Aujourd’hui, la course vers le référentiel Net Zéro, une des initiatives découlant de l'Accord de Paris, a déclenché un mouvement mondial d'entreprises s'engageant à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

Les voyages continuent de jouer un rôle essentiel dans la construction de la culture d'entreprise et dans la réussite des entreprises. D’après une récente étude, 90 % des gestionnaires de voyages d'affaires et des voyageurs d'affaires interrogés déclarent que les voyages sont essentiels à la croissance de l'entreprise.

Selon la dernière enquête de Business Travel News Europe (BTN)* 98 % des Français interrogés déclarent que le développement durable est une priorité pour leur organisation.  Dans un monde où la conscience environnementale guide de plus en plus nos actions, le secteur des voyages d'affaires se trouve à un tournant décisif : comment concilier efficacité économique et responsabilité écologique ? 

Définir des normes de rapport unifiées

La mise en place de normes de rapport unifiées représente un premier pas essentiel vers une gestion plus responsable des voyages d'affaires. Avec l'introduction de la Directive sur la durabilité des entreprises (CSRD), les entreprises sont appelées à rendre compte de leurs émissions de CO2 liées aux voyages d'affaires. Cependant, le manque de données précises et de normes cohérentes entrave cette démarche. Il est donc impératif d'établir des standards communs pour mesurer les émissions et ainsi faciliter le suivi et la traçabilité des émissions au sein des entreprises. 

Exploiter le plein potentiel de la technologie

Les agences de voyage peuvent aider les entreprises à suivre et réduire leurs émissions de carbone grâce à la technologie. Celle-ci offre des solutions innovantes pour optimiser la gestion des voyages d'affaires et diminuer l’empreinte carbone des entreprises. Par exemple, certains outils sensibilisent les employés aux questions environnementales en proposant des fonctionnalités permettant de vérifier l'existence d'une alternative ferroviaire lors de la recherche de vols. Si une option ferroviaire est disponible, les voyageurs peuvent facilement en prendre connaissance et revenir en arrière s'ils préfèrent finalement prendre l'avion. De plus, certains logiciels permettent de suivre les émissions de carbone en temps réel, en fonction du voyageur et de son emplacement géographique, pour une précision optimale.

Tirer parti des réglementations et innovations

Pour les entreprises interrogées par BTN, les principaux moteurs de l'adoption du développement durable sont la gestion de la réputation (84 %) et la volonté réelle d'avoir un impact positif sur la planète (82 %). En plus de la CSRD, d'autres directives comme la CSDD (Directive de l'UE sur la chaîne d'approvisionnement) et le paquet de protection du climat de l'UE Fit for 2025 seront bientôt en vigueur. Les réglementations environnementales ne doivent pas être perçues comme des contraintes, mais bien comme des catalyseurs d'innovation. En effet, les entreprises qui anticipent ces changements et développent des solutions respectueuses de l'environnement gagnent un avantage concurrentiel significatif. Le marché récompense désormais les initiatives éco-conscientes, comme en témoigne la demande croissante pour des produits et services respectueux de l'environnement.

Travailler de près avec les gestionnaires de voyage d’affaires, leviers de changement

Une plus grande implication et participation des gestionnaires de voyages d’affaires est indispensable pour mener à bien ces objectifs de durabilité. Ces derniers peuvent en effet ouvrir la voie en aidant les clients à choisir des fournisseurs plus verts et à suivre et compenser les émissions. De nombreux intermédiaires de voyages affichent actuellement (ou prévoient d'afficher) les émissions au point de vente (78 %), fournissent des services de calcul des émissions (74 %) et offrent des options de compensation carbone (73 %).

La transition vers des voyages d'affaires durables en France nécessite une collaboration étroite entre les acteurs du secteur public et privé, les autorités réglementaires et les entreprises. En adoptant des normes de rapport unifiées, en exploitant les technologies disponibles et en intégrant la durabilité dans chaque aspect des voyages d'affaires, il est possible de construire un avenir où l'efficacité économique et la protection de l'environnement iront de pair.

* https://www.businesstravelnewseurope.com/