Le CSRD sonnera-t-il la fin du greenwashing ?

Le mise en application de la CSRD va obliger les entreprises à publier des bilans extra-financiers. Est-ce une contrainte de plus ou au contraire une opportunité de communiquer avec transparence ?

L'année 2025, tournant dans la responsabilité des entreprises en Europe. Avec l'entrée en vigueur de la directive européenne sur le reporting extra-financier afin de mieux évaluer l’impact de l’entreprise et de son activité sur l’environnement, près de 50 000 entreprises de plus de 250 employés ou plus de 50 M€ de CA mais aussi les sociétés cotées de plus de 50 employés et 10 M€ de CA se retrouveront dans l'obligation de rendre compte officiellement de leurs activités ESG (environnementales, sociales et de gouvernance), certaines pour la première fois. Cette directive n'est pas simplement un appel à la transparence ; elle sonne le glas du greenwashing, appelant à une communication authentique.

Pour les entreprises françaises, cette directive représente bien plus qu'une simple formalité administrative. En transposant la directive sur le reporting extra-financier portant sur les données ESG (Environnementaux, Sociaux et Gouvernance) de l’entreprise dans la loi nationale, le gouvernement français montre l'engagement de notre pays en faveur d'une économie plus éthique et durable. Cette étape reflète une société de plus en plus exigeante, qui réclame une gestion responsable de l'environnement.

Les enjeux sont de taille. En cas de manquement aux obligations de transparence imposées par la CSRD, les entreprises s'exposent à des amendes et sanctions propres à chaque pays*. Mais au-delà des sanctions, c'est surtout le risque réputationnel et la pression croissante des investisseurs et des consommateurs qui poussera les entreprises à se conformer à cette directive.

Les études abondent dans le même sens : les entreprises adoptant des principes ESG solides affichent généralement de meilleures performances financières. Il devient donc impératif non seulement de communiquer clairement sur les engagements d'une entreprise, mais aussi de fixer des objectifs ambitieux en matière de durabilité et de les atteindre.

Dans ce contexte, les entreprises doivent adopter une double approche : renforcer leurs efforts en matière de développement durable et communiquer sur ces actions avec intégrité. Cela implique une analyse rigoureuse des indicateurs ESG, l'intégration de pratiques responsables à tous les niveaux d'activité et la promotion d'une culture de la transparence.

Comment éviter le greenwashing

Trop d'entreprises ont abusé de leur communication ESG sans véritable engagement en faveur de la durabilité. Avec l'entrée en vigueur de la CSRD, les entreprises ne pourront plus se cacher derrière des déclarations vagues ou des engagements superficiels. Elles devront montrer, à travers des rapports transparents et vérifiables, leur réelle contribution à la transition vers un modèle économique durable.

Ne pas rendre compte de manière authentique représente un risque majeur pour les marques, car une accusation de greenwashing peut gravement nuire à leur réputation et à leur crédibilité, surtout à une époque où les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux.

La meilleure façon d'éviter le greenwashing est d'adopter des mesures concrètes :

  • Être honnête et transparent dans sa communication ;
  • S'appuyer sur des solutions scientifiques pour collecter et analyser les données ;
  • Éviter les formulations vagues et informations trompeuses qui seront interdites, privilégier les certifications sérieuses ;
  • Intégrer les résultats ESG dans la stratégie globale de l'entreprise, avec une feuille de route claire et des objectifs mesurables ;
  • Engager et sensibiliser les employés à la cause environnementale.

En conclusion, la CSRD offre aux entreprises françaises une opportunité unique de se positionner en tant que leaders de la durabilité.

Au-delà de ses implications réglementaires, elle incarne un changement de paradigme vers une économie plus responsable et authentique. Les équipes de communication doivent aussi saisir cette opportunité de transformation pour valoriser les engagements de leur entreprise et inspirer confiance à leurs parties prenantes et leurs consommateurs.