Les 5 clés pour prendre une bonne décision

Combien de décisions prises à la va vite ne sont pas suivies d'effets ? Pire, certaines décisions ont fait l'objet d'un travail d'analyse et de réflexion considérable des dirigeants et pourtant managers et salariés traînent les pieds...

On parle souvent de conduite du changement mais le processus de prise de décision porte souvent en lui même les causes des problèmes de mise en œuvre et c'est bien souvent en décidant mieux que l'on changera plus vite.
L’être humain à une fâcheuse tendance à la contradiction, me disait récemment un dirigeant d’entreprise, il suffit que je prenne une décision pour que les gens s’évertuent à ne pas l’appliquer. Certes d’aucun ont développés ce que ce dirigeant dénonce, mais plus nombreux sont ceux qui ont besoin de comprendre pour adhérer à une décision et bien la mettre en œuvre.
Trop souvent les processus de prise de décisions se concentrent sur l’analyse du problème, il est utile pour prendre la bonne décision que le problème ait été au préalable analysé en détail, mais la décision appropriée ne peut faire l’impasse sur un autre examen, qui n’a rien à voir avec celui du problème et qui porte sur la bonne manière d’implanter une décision. Une décision c’est un peu comme une graine, il n’est pas du tout certain qu’elle germe et se développe si elle n’est pas plantée dans un sol préparé et arrosée comme il faut. Alors arrêtons de semer des décisions à la volée en espérant qu’elles auront la chance de pousser toute seule !
Stoppons là la métaphore du jardinage, et observons comment se prennent les décisions. Historiquement les organisations étaient dirigées par des maîtres qui travaillaient avec des subordonnés, des apprentis, des esclaves soumis. Il y eut une époque ou une décision bien autocratique suffisait à changer le fonctionnement de l’organisation; à bien regarder la manière de procéder de certains managers, je me dis qu’il en est encore quelques uns pour regretter ce bon vieux temps. Alors qu’une méthode révolutionnaire est apparue depuis : la participation.
Plutôt que de décider tout seul et d’imposer sa décisions à ses collaborateurs dévoués, le manager tout puissant, dans son extrême bonté et avec le souci d’impliquer le plus grand nombre, prends la peine de demander l’avis de ses subordonnés.
Ceux-ci, consultés, s’expriment souvent, se font entendre parfois, sont écoutés rarement; et tombe la décision généralement prise bien avant la consultation et qui ne provoque que d’avantage de frustrations et d’incompréhension. Car la participation ne rime pas toujours avec collaboration et dans ce cas le résultat est pire encore que la décision autocratique. Tout cela semble d’une autre époque, et pourtant…

Mais alors comment décider dans une entreprise ?

On ne va tout de même pas faire voter les salariés ? Non en effet, la décision par vote a elle aussi des inconvénients, tout le monde n’a pas forcément compétence sur les tenants et aboutissants de la décision pour voter, qui plus est la majorité n’a pas techniquement raison et surtout le système démocratique ne gère pas mieux que le système autocratique ce qui se passe après la décision : il y a toujours au moins une minorité qui reste frustrée et contrairement au vieil adage, « Qui ne dit mots ne consent PAS ! ».
Car s’est bien de consentement qu’il s’agit, face à des problématiques de plus en plus complexes, les collaborateurs de l’entreprise ont de plus en plus besoin d’informations, de reconnaissance et de sens pour adhérer à une décision. Attention à ne pas confondre le consentement et le consensus, ce dernier s’il peut être porteur d’unanimité est aussi synonyme de passivité. La méthode de prise de décision qui favorise l’adhésion et l’engagement est celle qui permet l’émergence, non pas de la décision qui convient à tout le monde, mais plutôt de celle qui n’est rejeté par personne. En effet ce qui fait échouer l’application des décisions c’est la force du rejet, bien supérieure à celle de l’approbation; ainsi l’absence d’opposition sera la clé de la germination de notre graine de décision.

Les cinq clés pour prendre une décision qui sera appliquée par tous :

  • Formuler clairement la proposition, tout le monde doit la comprendre,
  • Rechercher les objections, il s’agit de les supprimer pour qu’il n’y ait pas d’opposition,
  • Écouter les signaux faibles, tout le monde ne s’exprime pas facilement, être un exécutant est confortable pour certain,
  • Prendre le temps d’épuiser les objections par boucles itératives,
  • Demander l’approbation formelle de tous au final.
Les décisions prises selon ces principes seront assumées par l’équipe qui les a validées, surtout si un problème survient il n’y aura pas de recherche de coupable ni de remise en cause du manager ou de la direction. Certes tout cela prend du temps mais il ne s’agit en fait que d’un rééquilibrage entre le temps consacré à la prise de décision et le temps consacré à sa mise en œuvre.

Usine à gaz ? Décision impossible ? Inertie ? Immobilisme ?

Convaincre, contrôler voir sanctionner, des collaborateurs qui n’appliquent pas ou freinent la mise en œuvre d’une décision autocratique prend, selon mon expérience, beaucoup plus de temps que de les impliquer en amont de la prise de décision. Sans compter que la plupart du temps, lorsque après beaucoup d’efforts on se rend compte que la graine ne germe pas, la solution consiste bien souvent à semer une autre décision…