Les enjeux de la reconversion professionnelle des cadres

Dans l'inconscient collectif français, cadres et reconversion ne riment pas. En effet, on imagine volontiers les cadres privilégiés, dotés d'un statut (et de ses avantages) que beaucoup leur envient.

Pourquoi diable les cadres voudraient-ils se tourner vers une autre voie professionnelle ? Ce serait méconnaître une tendance de fond depuis de nombreuses années : les cadres et ingénieurs songent, eux aussi, à la reconversion. Et ils vont même plus souvent au bout de leurs idées. La crise sanitaire et le Big Quit ont dopé la fameuse « quête de sens », et pas seulement pour la génération Z !

Il n’est plus rare de voir des cadres désabusés à mi-carrière se tourner vers le coaching ou l’artisanat, pour se remettre en phase avec leurs valeurs ou pour enfin assouvir un rêve d’enfance. Reste que si l’aventure est souvent belle, elle nécessite d’être soigneusement préparée en amont pour ne pas mener à des déconvenues... La reconversion des cadres présente quelques spécificités et il convient d’en tenir compte pour maximiser ses chances d’arriver sereinement à destination.

Cadre : un statut toujours attractif

Les cadres forment l’une des catégories socio-professionnelles qui se développe le plus en France ces dernières années. Savez-vous que leur proportion a doublé entre 1982 et 2019 ? Au point qu’aujourd’hui, près d’un actif sur 5 est un cadre ! Parmi eux, les « ingénieurs et cadres techniques » ont connu une croissance encore plus importante sur la même période. L’attrait de ce statut ne se dément pas et nombreux sont d’ailleurs les salariés qui visent une « cadration », via des parcours internes à leur entreprise ou via des « cours du soir ». De nombreux facteurs alimentent cette popularité :

•  un recours massif au CDI chez les cadres

•  des conditions de travail généralement moins « pénibles »

•  un meilleur salaire

•  un accès plus fréquent au télétravail, etc

Des envies de reconversion

Est-ce alors à dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour les cadres et ingénieurs ? Hélas, non. Ils ne sont ainsi pas épargnés par le burn-out (86 % des cadres « pensent en avoir fait un » !). Et ils songent également fortement à la reconversion professionnelle (56 % d’entre eux souhaitant se réorienter professionnellement). Être un ingénieur en reconversion n’a donc aujourd’hui rien d’un cas isolé. Et il n’y a en particulier aucune raison de culpabiliser à cette idée.

En effet, il n’est pas rare que des personnes qui se sont engagées dans cette voie sur les conseils de leur entourage (parents, amis, professeurs, …) aient du mal à envisager de la quitter. Par simple peur du « qu’en dira-t-on ? » ! En réalité, les motivations pour un cadre à changer de métier peuvent être nombreuses. Et elles sont tout aussi légitimes que pour les autres catégories de personnel. De même, la démarche à suivre pour un cadre souhaitant changer de métier n’est pas très différente de celle des autres salariés. Mais elle possède tout de même quelques caractéristiques propres.

Dont il vaut mieux tenir compte pour maximiser ses chances de réussite. Et surtout pour miser sur un métier qui lui apportera ce sens qui fait de plus en plus défaut !

Se poser les bonnes questions

Heureusement, de nombreux outils sont disponibles pour l’aider à viser juste, du bilan de compétences à l’Ikigai en passant par les tests de personnalité. Ils peuvent permettre d’identifier clairement :

•  les raisons qui font que le cadre n’est plus épanoui dans son poste

•  le portrait-robot du « job de ses rêves », en phase avec sa quête de sens et d’impact

Il est en effet indispensable de commencer par clarifier ses motivations. Ce qui passe généralement par une phase d’introspection, dont il est déconseillé de faire l’économie. Au risque de penser que l’herbe est forcément plus verte ailleurs. Et de déchanter au bout de quelques mois... Mais pour utiliser ces outils au mieux et ne négliger aucune des composantes propres à un tel changement, un accompagnement est une piste à ne pas négliger.

Se faire accompagner

En travaillant main dans la main avec un coach qui connaît bien sa situation, un cadre pourra se baser sur l’expérience de celui-ci pour limiter les risques et arriver plus vite à destination. Lorsque ce coach a lui-même eu une expérience en tant que cadre, cet accompagnement se situe d’ailleurs souvent à mi-chemin entre :

•  le coaching pur et dur (démarche de questionnement)

•  le consulting (proposition de pistes, apport de conseils fonction de la situation du cadre en reconversion)

Il n’est pas rare qu’un cadre ou ingénieur qui se lance dans une reconversion professionnelle considère qu’il est tout à fait apte à organiser par lui-même ce nouveau projet de vie. Surtout lorsqu’il est manager et a déjà eu à organiser le travail d’équipes. Ou bien s’il est chef de projet et a l’habitude des plannings et autres to-do lists. Mais la réalité est souvent toute autre. Livré du jour au lendemain à lui-même, il n’est pas rare qu’un cadre se mette à procrastiner lorsque son projet ne prend pas la tournure attendue…

Être accompagné est un bon garde-fou contre ce risque : en sachant qu’on doit « rendre des comptes à son coach », il devient beaucoup plus facile de se motiver et le projet avance généralement plus vite.

Cadre en reconversion : des avantages à faire jouer en votre faveur

Se reconvertir quand on est cadre, c’est plus que jamais un sujet d’actualité. Les « success stories » sont nombreuses, dans des directions aussi variées que la transition énergétique, la permaculture ou l’entrepreneuriat.

En effet, un cadre a souvent l’avantage non-négligeable de disposer de nombreuses compétences transposables dans un nouveau métier. Il ne repart donc jamais vraiment de zéro et voit de nombreuses options s’ouvrir devant lui. Sans compter que ses marges de manœuvre financières sont généralement plus importantes que celles des autres catégories de personnel. Ce qui lui permet plus facilement de prendre en charge des formations longues (leur coût lui-même, mais aussi l’absence de salaire s’ils décide, par exemple, de prendre un congé sabbatique pour la suivre). C’est peut-être aussi pour cela que les cadres concrétisent plus souvent leurs projets que les autres (34 % des cadres candidats à la reconversion passent à l’acte sous 5 ans).

Si vous n’êtes pas pleinement épanoui dans votre poste d’ingénieur, pourquoi ne pas reprendre votre vie en mains ?