2024 nous aura montré la puissance de la gestion de projet, 2028 n'a pas le droit de l'oublier

En cette fin d'année, retour sur les projets qui ont marqué la France en 2024 et les enseignements à en tirer pour les prochaines grandes échéances internationales.

L’année 2024 aura été une année de culmination pour de nombreux projets qui définiront la France et Paris pour les décennies à venir. Bien sûr, les semaines des Jeux Olympiques et Paralympiques marqueront les esprits pour longtemps, avec les émotions des médailles, des moments de rassemblement et d’amitié, dans des paysages de carte postale hors normes. Les projets d’infrastructure, de transport, de sécurité et d’urbanisme qui ont permis le succès de cette parenthèse dans le temps en sont certainement le plus grand héritage.

Sans oublier que ces premiers "Jeux dans la ville" ont dû cohabiter avec le chantier pharaonique de Notre-Dame. Un pari fou qui a réussi l’impensable, rebâtir en cinq ans un édifice titanesque dans ce contexte d’effervescence internationale, que seule Paris sait dompter.

Souvent perçue comme le parent pauvre des grands chantiers de société, la gestion de projet a permis cette année de fédérer plusieurs milliers de professionnels à travers le monde, afin de concrétiser et pérenniser des idées ambitieuses qui n’auraient jamais vu le jour autrement. Et les hôtes des prochains Jeux feraient bien de s’en inspirer.

Paris 2024, un laboratoire de projets à ciel ouvert

Une ville qui, avec une gestion de projet digne d’un ballet millimétré, s’est transformée en ville témoin, inspiration pour les jeux à venir – à Los Angeles et au-delà. Les projets initiés à Paris ont mobilisé des milliers de personnes en France et au-delà des frontières, pas seulement le temps des Jeux, mais pendant des années.

Cette année aura inspiré des entrepreneurs, grands groupes, jeunes, étudiants, familles, et bien sûr les sportifs, à se dépasser. Quand on regarde l’héritage de ces méga-événements à travers le globe, non seulement on se rend compte de leur capacité à rassembler le monde autour du sport et de la fraternité, mais aussi autour de valeurs et de visions pour améliorer la qualité de vie dans une ville ou dans un pays de manière durable. Et par la volonté d’un collectif hétéroclite d’urbanistes, de chorégraphes, d’ouvriers ou encore d’experts sportifs.

Prenons pour exemple un sujet qui a étonnamment fait briller la France et qui pose un véritable défi pour les prochains jeux : la mobilité et les transports en commun. Avec des échéances réalistes mais serrées, la transformation des réseaux de transports en commun est un héritage duquel on profite encore aujourd’hui dans des villes telles que Barcelone, Athènes ou encore Vancouver. C’est également le cas à Paris, où la ligne de métro 14 a fait l’objet d’une extension significative en un temps record : initialement prévue pour permettre la gestion des flux de touristes depuis l’aéroport d’Orly, cette extension permet aujourd’hui à des milliers de personnes, chaque jour, de rejoindre la capitale depuis la périphérie nord-ouest et sud-est, une gageure jusqu’à maintenant.

Le transport n’est qu’un exemple parmi d’autres : des ingénieurs se sont relayés pour faire sortir de terre des sites de compétition, en plein milieu de la ville lumière. Les forces de l’ordre et les entreprises de sécurité privée se sont mobilisées conjointement pour en assurer la sécurité, et des bénévoles, venus de monde entier, ont appris à collaborer avec des collègues de toutes les nationalités, souvent peu expérimentés, afin d’accueillir plusieurs milliers de spectateurs et de délégations sportives chaque jour pendant deux mois.

La question que tout le monde se pose : comment faire mieux ?

Il serait facile, avec un certain chauvinisme, de penser qu’aucun autre événement ne pourra surpasser celui-ci. Pourtant, force est de constater que ces projets rencontrent de plus en plus d’exigences nouvelles et d’outils inédits qui redéfinissent leur pilotage dans les prochaines années : qu’il s’agisse d’impératifs de durabilité et de décarbonation, ou encore, bien que Paris ait brillé pour l’organisation et l’implémentation d’un village olympique de logement durable, de circularité et de recyclabilité, il y a du progrès à imaginer pour 2028.

L’organisation de ces jeux aurait par ailleurs été la première « superboostée » par l’intelligence artificielle « grand public ». Des outils numériques au bout de leurs doigts, les managers de projet ont pu assurer le suivi du cadrage, du budget, des échéances, et de la maitrise des risques, permettant ainsi une optimisation de calendriers et des livraisons à l’heure.

Ces outils, bien que disponibles, doivent être maitrisés afin d’exploiter pleinement leur potentiel dans la planification des prochains méga-événements.  En France, seulement 21 % d'actifs utiliseraient actuellement l'IA générative dans leurs fonctions. Cette adoption encore limitée montre un potentiel sous-exploité (étude Capterra 2024). Couplées avec des outils ou des formations en gestion de projet, les entreprises et entrepreneurs qui se lancent dans ce type de projet, ou même des plus petits, peuvent être plus efficaces notamment en réduction des coûts et des frais généraux qui peuvent grimper de manière inattendue, surtout sur des projets d’aussi longue durée.

Les équipes de Los Angeles 2028 peuvent, sans aucun doute, surpasser le rêve éveillé que nous a offert la capitale française cet été. Pourvu qu’elles acceptent de s’inscrire dans les pas de Paris 2024 pour en reprendre les chantiers inachevés : ceux d’une gestion de projet verte et numérique.