Ce docteur est formel : cette habitude au travail peut vous mener au burnout
La science s'est beaucoup intéressée aux causes et aux définitions du burnout. Aujourd'hui défini comme le syndrome d'épuisement professionnel, il se caractérise par trois dimensions précises.
La première est l'épuisement émotionnel, c'est-à-dire le sentiment d'être vidé de ses ressources émotionnelles. La seconde est la dépersonnalisation ou cynisme qui se manifeste par une insensibilité au monde environnant. Et enfin la troisième est la baisse de l'accomplissement personnel au travail avec cette impression de ne pas être efficace et de ne pas répondre aux attentes.
Ces trois composantes définissent un état bien distinct de la simple fatigue ou du stress passager. De nombreux comportements peuvent favoriser le développement de ce syndrome, comme la surcharge de travail, la pression ou l'insécurité de l'emploi. Mais un phénomène attire l'attention des chercheurs.

Elisabeth Grebot, docteure en psychologie clinique et experte en gestion du stress, a mené des recherches sur les liens entre workaholisme et burnout.
Le workaholisme, c'est quoi ? C'est une implication élevée dans son travail avec des tendances compulsives. Cette tendance pousse à s'obliger à travailler sans pouvoir se détacher mentalement de son travail. Tous les workaholiques ne développent pas de burnout. Et c'est là tout le travail de recherche du docteure Elisabeth Grebot. Dans son étude, elle démontre que les workaholiques non enthousiastes, ceux qui continuent à travailler sans y trouver de satisfaction constituent les premiers candidats à l'épuisement professionnel
Ils présentent des scores significativement plus élevés d'épuisement émotionnel et de dépersonnalisation à l'inverse des workaholiques enthousiastes qui eux prennent du plaisir au travail.
Les manifestations de l'épuisement professionnel peuvent être d'ordre émotionnel, cognitif, physique, interpersonnel ou motivationnel. Les symptômes incluent des difficultés de concentration, des troubles du sommeil, des maux de tête, un repli sur soi ou encore une attitude négative envers le travail.
La symptomatologie du burnout reste complexe. Face à ces signes, le diagnostic médical devient indispensable car il permet de distinguer l'épuisement professionnel d'autres troubles et d'orienter vers une prise en charge adaptée.
Aujourd'hui en France, la souffrance psychique liée au travail touche 5,9 % des femmes et 2,7 % des hommes en 2019 et le burnout touche 0,7 % des femmes et 0,34 % des hommes, selon une étude de Santé publique France.