Et si les profils en "T" étaient les vrais talents d'avenir ?
Il y a aujourd'hui beaucoup de bruit autour des conséquences de l'IA. Les profils en " T ", hybrides par essence, vont devenir les piliers d'un futur du travail agile et résilient.
Dès les années 1980, les départements RH de McKinsey parlent déjà de profils en « I » et de profils en « T ». Essentiellement, il s’agit d’une façon simple de définir les enjeux clés d’un profil de collaborateurs. Les profils en « I » se caractérisent par une expertise verticale pointue, là où les profils en « T » allient cette expertise à une culture transversale des autres disciplines de l’entreprise.
Et depuis, la sempiternelle question: doit-on préférer l’un ou l’autre dans son recrutement ? Ou mélanger les deux ?
L’agilité à l’âge de l’IA
Ce modèle, longtemps réservé aux grandes structures, devient aujourd’hui une grille de lecture essentielle pour toutes les organisations. La raison est simple. Avec la vitesse à laquelle évoluent les technologies (IA, SEO, GSO, automatisation), le modèle du spécialiste cloisonné devient, dans la majorité des cas, obsolète. Plus concrètement, les profils en « I », s’ils ne savent pas collaborer, comprendre et manager au-delà de leur périmètre, deviennent rapidement des freins à l’agilité de l’entreprise.
Les profils en « T », à l'inverse, sont aujourd’hui hautement désirables. Ce sont des profils précieux, qui peuvent dialoguer avec différents métiers, anticiper les interconnexions, et intégrer des changements d’outils ou de méthodes sans devoir tout réapprendre. Ils deviennent alors des managers naturels de l’innovation.
La fin de l’expertise comme unique valeur
L’arrivée et la démocratisation, qui n’en est qu’à ses balbutiements, de l’IA générative a transformé et est en passe de dynamiter les anciens paradigmes du monde du travail.
Le temps du « sachant » unidimensionnel touche à sa fin.
Il ne s’agit pas là d’un jugement de valeur, mais d’une observation de terrain: même les meilleurs spécialistes se trouvent concurrencés, ou plutôt complétés, par des outils d’IA.
Dès lors, l’enjeu n’est plus seulement de savoir, mais de savoir naviguer dans l’incertitude, structurer, adapter et expliquer - c’est-à-dire de savoir penser en « T ».
Vers une culture du transfert et de la polyvalence
Cela ne veut pas dire qu’il faut renoncer à la technicité. Le graal aujourd’hui, c’est la capacité à intégrer cette dernière dans un système de pensée plus large.
Les entreprises ont tout intérêt, et sont aujourd’hui tout bonnement forcées de créer les conditions de l’émergence de ces profils transversaux, capables de bâtir et de faire circuler l’information pour s’adapter au changement.
À l’heure où les mutations s’accélèrent, les entreprises qui prospèreront seront celles qui auront su penser la polyvalence comme une stratégie - pas comme une contrainte. Miser sur les profils en « T », c’est faire le pari d’une croissance durable, fondée sur des talents capables d’apprendre, de transmettre, et de bâtir à plusieurs.