Quelle politique RH à l'ère numérique ?

Si les outils numériques se sont imposés lors du recrutement de candidats, la dématérialisation des processus et documents RH est quant à elle loin d'être achevée dans une majorité d'entreprises.

L'enjeu est conséquent : écologique et économique, l'ère numérique donne aussi la possibilité aux salariés de mieux s'exprimer au sein de leur société. Le vote sur Internet en est un exemple, aussi bien lors d'élections internes que comme outil d'appréciation du climat social.

Dématérialisation des processus et documents RH

La numérisation des processus et documents RH est une réelle opportunité pour les ressources humaines : facteur de gain de temps, de réduction de la consommation papier, elle permet aussi d'optimiser les échanges entre collaborateurs. Autorisé par la loi du 12 mai 2009, le bulletin de paie au format électronique ne s'est pourtant pas encore répandu en masse dans les entreprises puisqu'il ne concerne actuellement que 8% des salariés, même si 37 % des managers et collaborateurs se déclarent intéressés.
La mise à disposition d'outils de communication aux salariés par l'entreprise est un des autre enjeu numérique des fonctions RH. Malgré l'essor des Smartphones et des tablettes, une majorité d'entreprises ne semble pourtant pas en faire une priorité : seuls 12 % des décideurs RH envisagent d'en équiper leurs salariés en 2014, un taux en contraste avec les besoins manifestés par les collaborateurs. Des attentes qui ont participé à l'essor du BYOD (Bring Your Own Device) et du BYOA (Bring Your Own App) : près des trois quarts des salariés y ont recours à des fins professionnelles. La démocratisation des réseaux sociaux a quant à elle offert aux ressources humaines une réelle opportunité de développement : si l'utilisation de Linkedin ou Viadeo s'est largement déployée dans les processus de recrutement, le recours à Facebook ou Twitter, bien présent au niveau de la communication de l'entreprise, se fait de plus en plus lors des phases de recrutement. Plus de la moitié des recruteurs visitent ainsi les profils de leurs candidats sur Facebook.
Parallèlement, les réseaux sociaux d'entreprise (RSE) se sont ainsi largement développés au sein de l'entreprise.

Maximiser les échanges entre les salariés et la direction

De nouveaux outils numériques ont permis de mieux prendre en compte l'opinion des salariés et des actionnaires d'une société. Parmi ceux ci l'utilisation du vote sur Internet se développe dans les entreprises, que ce soit lors d'élections du personnel ou de conseils d'administration mais aussi pour relever le climat social de l'entreprise. Pour ce dernier, le label European Social Label a été lancé en 2011, permettant aux entreprises de mesurer le pouls social de leur société basé sur l’opinion direct des salariés : le processus consistant a envoyé un questionnaire électronique aux employés afin d'évaluer leur ressenti et les irritants sociaux. Fondé par Emmanuel Mignot, PDG de Teletech International, le label utilise la solution de vote en ligne fournie par la société Election-Europe répondant aux mêmes critères d'exigences légales qu'une élection public.

Sonia Cheffi, Professeur de système d'information et de finance à l'EM Normandie, a réalisé une étude sur les effets du vote sur Internet aux assemblées générales d’actionnaires. Elle révèle que le processus permet d' « améliorer la relation actionnariale pendant et après la période d'AG » en réussissant à optimiser les échanges entre les sociétés et leurs actionnaires, à diminuer le taux d'absentéisme ou encore à mettre à disposition immédiate les résultats et statistiques relatifs aux votes. Dernier aspect non négligeable : la réduction des coûts relatifs à l'organisation d'une AG.
Une étude menée par l'AMF montre que les coûts d'une AG varient entre 85000 et 2,5 millions d'euros dont 61 % dédiés aux frais de publication et 11 % en frais d'impression : des coûts largement diminués dans le cas d'un processus numérique.