Qu'est-ce que l'immobilisme ?

L’immobilisme est souvent dénoncé, que ce soit dans le monde politique ou dans celui des affaires. Mais quelle est la définition exacte de ce terme ? Il s'agit d'un état d’être face à nos objectifs et nos challenges où nous nous sentons immobiles, sans énergie dans nos actions quotidiennes ou nos aspirations.

L’état que nous qualifierons ici d’immobilisme est sous-tendu par des mécanismes psychiques. Quelque chose en vous refuse d’avancer, ou cherche à rester sur place. Cela peut prendre plusieurs chemins de pensées : impression de fatigue, d’inutilité, de peur. La conséquence est la même : vous restez en place.

Nous allons aborder ce mécanisme psychique sous l’angle du travail mais vous pourriez rencontrer ce cas de figure dans chacune des sphères de votre vie : affective, fonctionnelle, intérieure.

Concrètement, nous sommes souvent dans l’immobilisme lorsque nous savons que nous avons des choses à produire, à faire. Et que notre immobilisme aura des conséquences sur la suite. Par exemple, l’immobilisme peut se mettre en place lorsque vous devez chercher un autre job, avant un examen ou un meeting important à préparer, ou lorsque vous avez un dossier important à rendre et que vous sentez une force qui vous en empêche. Nous l’interprétons souvent, à tort, comme de la flemmardise mais il n’en est rien ; à la base de ce processus : la peur d’avancer.  


L’idée de l’échec   

Souvent l’immobilisme est une tentative de notre psychisme pour ne pas se confronter à un possible échec. L’idée de l’échec est consciente, vous nourrissez la pensée que vous pourriez ne pas trouver un autre travail, que vous manquez de temps, que rien ne sert de préparer votre meeting puisque vous en savez l’issue. Ces excuses conscientes sont un voile de fumée qui cache un simple fait : vous avez peur de ne pas réussir.

L’échec existe souvent en premier lieu de manière intérieure. On se représente que nous pourrions échouer. Et si jamais rien ne marche ? Et si jamais je prends des risques pour rien ? Cette spéculation négative est issue de notre raisonnement. Ainsi lorsque nous nous lançons dans nos projets, en toile de fond il y a souvent cette idée, créée par nous-mêmes, sans aucun fondement, causant ces phases d’immobilisme où nous n’osons plus rien faire.  

Pour comprendre cette idée d’échec, prenons conscience, en premier lieu, qu’il s’agit d’une pensée que nous pourrions qualifier de névrotique. Que cette pensée est potentiellement là, même si vous n’en n’avez pas forcément conscience et qu’elle se nourrit : de phrases entendues de vos collègues sur la difficulté de la tâche par exemple, d’un membre de votre famille qui vous renvoie son anxiété, d’une habitude à se comparer et à se dénigrer. Vos pensées se nourrissent dans votre quotidien d’impressions négatives. Le contraire serait donc tout aussi  possible : trouver dans son quotidien la preuve des possibilités du Monde.


Quotidien et pensées  

Nous pensons de façon constante. Et la nature de nos pensées, positives ou négatives, a souvent avoir avec ce que nous trouvons dans nos journées. Des collègues positifs ou un boss despotique. Des objectifs atteints ou l’impression d’être stagnant. Ce que nous vivons au fil de la journée nous entraîne dans une humeur. Il y a donc une interdépendance entre votre état intérieur et ce que vous vous  sentez vivre. Je dis bien "sentir" et non pas ce que vous « vivez ». Car il s’agit toujours d’un ressenti. Et ce ressenti est souvent cause et conséquence de l’immobilisme, l’autodestruction  ou le manque de confiance en soi.

Il faut donc influencer soi-même son environnement en choisissant son ressenti. Pour cela, jusqu'à ce que vous en fassiez votre mode par défaut, raisonnez au sujet de vos perceptions. Choisissez à chaque pensée négative de trouver un autre éclairage qui vous renvoie à quelque chose de positif. Comme l’a formulé un jour Nelson Mandela :  "Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends". 

Pour apprendre, il faut passer par le stade de la verbalisation. Qui plus est, intérieure. Passer du ressenti à la raison. De la raison à la compréhension. Concrètement donc, si vous n’avez pas envie de chercher un autre travail alors que tout vous déplait dans celui que vous faites aujourd’hui, ne vous arrêtez pas à cette sensation, "envie/pas envie". Creusez, cherchez de quoi se nourrit votre perception. De quelles représentations négatives ? Et tant que vous vous sentez dans cet état d’immobilisme, ne vous fiez pas à vos envies mais à vos objectifs. Si vous voulez arriver à avancer, il est essentiel de marcher. 


Le futur n’existe pas encore, donc créez  

Vous avez une grande responsabilité envers vous-même. Celle de votre futur. Ce que vous êtes aujourd’hui impactera demain. Ce que vous ne faites pas, aussi. Ce que vous réalisez, pareillement. Ainsi lorsque vous êtes dans cet état immobile, vous faite un choix celui de ne rien créer. De vous contenter de votre place, de votre salaire, de votre job, de votre fonction. 

Se contenter  est rarement positif dans un contexte professionnel, car ce que l’on a est en fait ce que nous donnent la hiérarchie, le manager, votre statut professionnel. Soyez satisfait de ce que vous vous donnez, mais exigez plus de ces autres qui vous accompagnent professionnellement. Il ne s’agit pas de taper du poing sur la table, mais d’être stratégique et d’avoir vos visées et vos aspirations en tête. Et de continuer jusqu'à ce que vous vous sentiez  satisfait par la vue que vous aurez de là où vous êtes arrivé.  

Ainsi, pour ne pas tomber dans l’immobilisme et être toujours en mouvement, prenez comme guide vos aspirations profondes et non pas les petites choses qui fondent votre quotidien. Le manager doit s’appuyer sur ses envies managériales et non pas sur toutes ces milliers de petites tâches rébarbatives, au jour le jour. Le commercial doit garder en tête ses objectifs intérieurs et utiliser  ceux qu’on lui impose comme moyen d’arriver à ses propres aspirations à lui. Le directeur, qui subit au jour le jour les actionnaires, doit s’appuyer sur ce qu’il a envie de créer de plus, de différent, ailleurs pour ne pas rendre centrale la pression et le stress. Ayez toujours un pied à la fois dans ce que l’on vous impose et à la fois au cœur de  votre monde intérieur, fait de vos aspirations.

L’immobilisme peut parfois mener au mouvement si l’on accepte de s’arrêter deux secondes pour prendre le temps de choisir ses prochains chemins.