Comment engager la génération Z ?

Les jeunes sont ils aussi engagés dans leur vie professionnelle que les générations précédentes. Cette question revient de manière lancinante et il nous parait essentiel d'y apporter une réponse fruit des travaux réalisés dans ce domaine.

L'analyse que nous portons sur les évolutions sociétales et le monde de l'entreprise montre que le travail reste en soi très attractif pour la Génération Z et qu'il est perçu comme un moyen de se réaliser. Rappelons que dans l'étude "la Grande Invazion" réalisée par BNP Paribas et le Boson Project (janvier 2015),  80 % des jeunes interviewés considèrent que le travail est important dans leur vie mais que seulement 18 % d'entre eux considèrent qu'il est prioritaire.

Cette place accordée au travail est à approfondir comme nous avons eu l'occasion de le faire dans les travaux que nous avons eu l'occasion d'accomplir dans le cadre de notre dernier ouvrage sur le défi intergénérationnel .

Constatons dans un premier temps que travail n’était pas forcément synonyme d’emploi salarié (les nouvelles formes de travail sont en pleine expansion), et que l’appétence pour l’entrepreneuriat chez les jeunes générations est très forte. C'est le devenir qu'ils se souhaitent à moyen terme, et certains s'inscrivent déjà dans cette logique du travail indépendant ou de l'auto entrepreneur dès l'amorce de leur vie professionnelle.

Face à la question de savoir ce que recouvre l’importance du travail, voici les principales réponses obtenues auprès des jeunes Z :

-Le travail est un moyen de se réaliser, ce qui équivaut à être soi-même

- Un moyen d’apprendre et de se découvrir soi-même 

- Un travail qui donne du sens à notre vie ou qui a du sens 

- L’opportunité d’apporter des idées nouvelles, mais aussi de partager son expérience avec les autres

Nous voyons que les jeunes sont attachés au travail et que c’est, pour eux, un moyen identitaire de s’exprimer. Au regard des études réalisées précédemment, nous ressentons une plus forte attente vis-à-vis du travail que chez la génération Y, qui semblait au même âge plus sceptique et désabusée sur son intégration dans le monde du travail. Nous sommes loin du Trepalium. Le Z recherche l’épanouissement à travers le travail et, pour lui, celui-ci n’est pas synonyme d’aliénation ou de souffrance.

Toutefois, faire carrière en sacrifiant son temps personnel et sa vie de famille n’est pas un schéma qui fait florès. Un Z peut le faire par choix et sur une période courte, dans le cadre d’un projet. C’est le plaisir et l’envie de se réaliser qui guident sa démarche, pas le devoir ou l’obéissance à une norme sociétale.

En conclusion, nous voyons que l’importance du travail reste forte chez les nouvelles générations, mais que la volonté de faire carrière au sein d’une organisation est clairement en régression.

Dans le management des entreprises, Il nous faudra aussi apprendre à gérer ce paradoxe si nous voulons être capables de développer l'engagement des jeunes recrues et leur fidélisation.