PME et start-up, plus fortes ensemble pour dessiner l’économie de demain

L'avenir de notre startup-nation et une partie de la croissance économique nationale résideraient dans une collaboration plus étroite entre PME et start-up.

Les PME font la richesse d’un pays en termes d’emploi, de créativité ou de contribution économique. Si nos très grandes entreprises françaises sont reconnues à l’international, nous lisons et entendons souvent que les structures de plus petites tailles ne peuvent pas rivaliser avec leurs concurrentes européennes et notamment allemandes. Pour s’améliorer et grandir, nos PME françaises ont besoin de se numériser et d’intégrer les nouvelles technologies pour être plus performantes.

Or, aujourd’hui, ce sont les start-up qui sont au cœur de la technologie, elles digitalisent à grande vitesse un nombre croissant de secteurs d'activité des PME. En effet, beaucoup de créateurs de start-up sont partis des besoins des PME et TPE pour imaginer un produit ou un service qui simplifiera leur quotidien. La coopération entre start-up et PME semble alors logique et naturelle.
Du haut de leurs "minimum viable products", "hacks", et "séries A" et grâce à leur agilité, les start-up sont fières d’aider les PME à se moderniser et  par la même occasion, d’afficher des taux de croissance à deux chiffres. Les TPE et PME utilisent ainsi des plateformes de crowdfunding, comme Axionaria, Lendix ou Smart Angels pour accéder au financement, des services de mise en relation entre professionnels, tels que Malt, Chauffeur Privé ou Ulule, ou encore des logiciels de simplification des démarches administratives ou financières, à l’image de Legalstart ou PayFit.

L’adoption, par les TPE et PME, de ces nouveaux outils prouve que l’immobilisme ou la résistance au changement sont des concepts dépassés pour parler de ces petites et moyennes entreprises. Certes, certaines d’entre elles doivent encore passer le cap du numérique pour accélérer leur développement. Un site web, par exemple, est aujourd’hui une fenêtre sur le marché. Or, face aux défis techniques ou financiers que représente la création d’un site, certaines TPE renoncent à ce "booster" de notoriété. Des logiciels ont donc été spécifiquement pensés pour créer et gérer un site web mais aussi le traduire en anglais, la clé pour s’internationaliser.

Déployer les nouvelles technologies au sein de leurs organisations est une vraie chance, pour les PME, de gagner des parts de marché et ainsi de croître pour devenir les futures championnes de l’économie française mais aussi européenne. Il en va de même pour les solutions qui aident les PME à optimiser leur efficacité opérationnelle. Les startups deviennent alors des piliers de la stratégie de développement des futures grandes PME françaises mais peuvent aussi s’inspirer de leurs aînées pour construire leur pérennité.

Deux exemples : une start-up en forte croissance, qui voit ses effectifs quadrupler en moins de douze mois, se retrouve face à des défis de structuration. Ses dirigeants ont alors tout intérêt à étudier les stratégies déployées par les patrons de PME : comment définir l’organisation des équipes, comment attirer et retenir les talents, une fois l’excitation du lancement initial passée, comment concilier vie personnelle et professionnelle, comment maintenir une croissance durable.

Autre exemple : partager son expérience. Avec d’autres startupers, c’est certes enrichissant, mais les échanges gagnent en qualité dès qu’ils s’ouvrent à des entrepreneurs d’autres horizons. Les dirigeants de PME ont le recul et la maturité qui peuvent enrichir les échanges au sein du jeune écosystème des startups.
Cette évolution nécessaire de mentalité peut aussi naître dans des attitudes quotidiennes. Certes, les start-up se sont construites en s’inspirant de la Silicon Valley et par opposition aux PME, mais il serait temps de façonner un modèle qui leur serait propre, en commençant par capitaliser sur la richesse et l’histoire du tissu entrepreneurial français. Si la France veut réellement être une start-up nation, elle doit investir non seulement dans ses jeunes pousses mais aussi encourager PME et start-up à travailler durablement ensemble.