Étudier oui, se faire piéger non : les 6 signaux d'alerte avant de choisir son école

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S'engager dans une école d'enseignement supérieur privée, c'est bien plus qu'une inscription : c'est un projet de vie. On y investit du temps, de l'argent, et surtout, sa confiance.

Pourtant, derrière les promesses séduisantes, diplômes prestigieux, alternance garantie, méthodes “innovantes”, se cachent parfois des pratiques discutables. Avant de signer, mieux vaut ouvrir l’œil : voici six signaux d’alerte à connaître pour éviter les désillusions.

1. Des locaux… ou une simple boîte postale ?

Certaines “écoles” n’ont ni campus, ni salles de cours, ni même la capacité d’accueillir réellement leurs étudiants. Un établissement sérieux dispose de locaux identifiés, accessibles et conformes aux normes d’accueil du public. Si la visite des lieux est impossible ou si les cours sont systématiquement “délocalisés”, c’est un premier signal d’alerte.

2. Un titre RNCP… mais sans lien avec la formation annoncée

Le titre RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) atteste de la reconnaissance officielle d’un diplôme par l’État. Sans ce titre, le diplôme n’a pas de valeur professionnelle légale et ne peut pas être financé dans le cadre d’un contrat d’alternance. 

Mais attention : le simple fait qu’un titre soit enregistré ne garantit pas qu’il corresponde à la formation que vous suivez. Avant de vous inscrire, vérifiez toujours le numéro RNCP et l’intitulé exact du titre sur francecompetences.fr. C’est le seul moyen de savoir si le diplôme correspond bien au métier visé.

3. Des offres d’alternance utilisées comme appât

Autre pratique douteuse : la diffusion d’offres d’alternance “réservées aux étudiants de l’école”. Certaines annonces, parfois très attractives, sont surtout diffusées pour accroître le nombre d’étudiants inscrits dans la formation.

Après un premier contact, le message est toujours le même : “Pour accéder à cette offre, il faut d’abord finaliser votre inscription.” L’étudiant paie, puis découvre que l’offre est déjà pourvu auprès d’un autre étudiant. 

Une école responsable ne recrute pas ses étudiants avec des promesses d’emploi trompeuses. Elle accompagne activement ses étudiants dans la recherche d'alternance en animant un réseau de partenaires, et en assurant un suivi collectif et individualisé.

4. Des ECTS distribués sans grade universitaire

Les ECTS (European Credits Transfer System) sont des crédits européens permettant de valider et transférer ses acquis d’une formation à une autre. Mais toutes les écoles n’ont pas le droit d’en délivrer. Seules celles disposant d’un grade licence ou master délivré par le MESR (Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) peuvent accorder des ECTS officiellement reconnus.

Attribuer de tels crédits sans y être habilité relève d’une pratique trompeuse, qui peut nuire à la reconnaissance du diplôme, notamment à l’étranger. 

5. Une présence limitée des formateurs

Beaucoup d’écoles revendiquent aujourd’hui la “méthode projet”, où les étudiants apprennent en autonomie, encadrés à distance par un formateur. Sur le principe, l’idée est séduisante. Dans les faits, elle se traduit parfois par une présence réelle du formateur d’à peine une ou deux heures par semaine, laissant les étudiants livrés à eux-mêmes.

Cette approche peut fonctionner, certaines écoles en ont fait leur ADN, mais elle doit être adaptée au niveau des apprenants et clairement affichée. Derrière le discours d’innovation pédagogique, il arrive que se cache un simple levier économique : réduire le nombre d’heures d’enseignement pour baisser les coûts.

6. Une communication trop insistante ou une admission trop facile

SMS, mails, appels répétés… Une école qui vous relance sans cesse agit plus comme un centre d’appels que comme un lieu d’enseignement. De même, une inscription obtenue “en deux clics” après avoir rempli un formulaire ne garantit en rien la qualité du parcours. Une admission sérieuse suppose toujours un échange humain : un entretien, un test de positionnement ou une évaluation de vos prérequis. Si ce n’est pas le cas, posez-vous la question : qui s’intéresse vraiment à votre projet ?

Avant de signer, posez les bonnes questions

La réputation d’une école ne se mesure ni à la taille de ses campagnes publicitaires, ni à la fréquence de ses relances. Avant de s’engager, demandez-vous :

  • Le campus existe-t-il réellement ?
  • Le titre RNCP correspond-il au métier annoncé ?
  • Les offres d’alternance sont-elles réelles ?
  • Les ECTS sont-ils officiellement reconnus ?
  • Combien d’heures sont réellement encadrées ?
  • Le processus d’admission évalue-t-il mes compétences ?

Une école digne de confiance se reconnaît à la transparence de ses pratiques et à la qualité du temps qu’elle consacre à ses étudiants. C’est le meilleur gage de réussite, avant, pendant et après la formation.