IBM France risque gros sur les risques psychosociaux
Début novembre, dans le plus grand secret, IBM France aurait commencé à réfléchir à une prévention d'envergure des risques psychosociaux. "L'entreprise connaît un environnement pathologique explosif", constate en effet le Dr Galamand, un des deux médecins du travail au siège de La Défense. Au premier semestre 2007, la médecine du travail a déclaré 19 dépressions (29 en 2006), 2 burn out et traité 116 urgences. De plus, les soins dispensés à l'infirmerie sont en augmentation régulière et les pathologies cardio-vasculaires et psychiques se développent de façon alarmante. Enfin, l'an dernier, un suicide a été reconnu maladie professionnelle et deux salariés sur trois au siège présentaient un niveau de stress supérieur à 6 – seuil critique susceptible d'avoir des conséquences néfastes sur la santé des personnes –, ce qui correspond à une progression de 34 % en trois ans. "Cela fait plusieurs années que nous réclamons une véritable analyse, réalisée par un organisme indépendant, sur les causes de la souffrance au travail chez IBM", précise Bertrand Tyl, membre du CHSCT d'IBM La Défense. Les élus du personnel mettent particulièrement en cause la procédure d'évaluation, l'infantilisation des commerciaux, l'isolement, la pression incessante, la surcharge de travail et la réorganisation permanente. Du côté de la direction, on pratiquerait couramment des pressions sur les médecins du travail en allant jusqu'à se plaindre à l'ordre des médecins.