La récession a-t-elle réveillé les idées préconçues contre les mères actives ?

Les entreprises semblent devenir plus réticentes à embaucher des mères de famille. C'est une erreur, d'autant plus que des organisations plus flexibles existent.


Les entreprises réagissent différemment face à la récession. Certaines misent tout sur l'innovation en se tournant vers l'avenir. D'autres adoptent une position défensive, en se réfugiant dans des valeurs ou stratégies obsolètes qui ont peut-être pu les aider par le passé. 
Il semblerait malheureusement que l'une des valeurs dépassées remise au goût du jour soit la réticence des entreprises à embaucher des mères actives. Selon une étude que nous avons menée, la proportion des entreprises prêtes à embaucher des mères actives a chuté de 20 % en 2010. 
A la fin de l'année 2009, 44 % des entreprises dans le monde annonçaient leur intention d'embaucher davantage de mères actives. A l'aube de l'année 2011, elles n'étaient pourtant plus que 36 %. Les préjugés dépassés sur lesquels les entreprises s'appuient dans leur hésitation à embaucher les mères actives sont encore plus frustrants. Près de quatre employeurs sur dix interrogés (37 %) estiment que les mères actives seraient moins impliquées dans leur travail que les autres collaborateurs. Un tiers d'entre eux (33 %) craignent que les mères quittent rapidement leur poste pour un nouveau congé maternité.
Ma propre expérience avec mes clients et mes équipes  me pousse à balayer ces craintes. C'est vrai, certaines femmes prennent un autre congé maternité pour avoir un autre enfant, mais d'autres employés quittent aussi l'entreprise. Il est impossible d'obtenir des garanties sur la disponibilité du personnel, qu'il soit masculin ou féminin.  
En ce qui concerne l'implication dans le travail, elle est déterminée par les comportements individuels des personnes, par les initiatives et récompenses mises en place par l'entreprise, et non par le fait d'être parent ou d'être un homme ou une femme. Il est essentiel que l'entreprise démontre sa confiance envers le collaborateuret la tache qu'il a d'accomplir son travail.  
Les préjugés qu'affichent certaines entreprises sont heureusement loin d'être légion. Les  expériences acquises avec mes clients et avec d'autres entreprises me montrent qu'un environnement de travail ouvert aux familles et flexible est en passe de se généraliser. Les employeurs permettent de plus en plus à leurs collaborateurs de travailler selon des horaires correspondant à leurs engagements, sur des sites proches de leur domicile. Il est évident que personne n'apprécie les longs trajets domicile-travail aux heures de pointes vers des bureaux centralisés. Ce ne sont donc pas seulement les mères et pères actifs qui en bénéficient, mais tout le monde. Y compris les employeurs. En offrant à tous leurs collaborateurs, et pas seulement aux parents, la possibilité d'avoir des horaires de travail flexibles ou de travailler sur un site plus proche de leur domicile, ils s'assurent un personnel plus productif, plus loyal et moins stressé. Les employeurs peuvent alors diminuer les coûts associés au renouvellement du personnel et réduire leurs dépenses. Les entreprises du monde entier l'ont déjà compris : 70 % des entreprises interrogées reconnaissent que les solutions de travail flexible sont moins onéreuses que les solutions sur site fixe.  
Alors que le monde sort de la récession, il est essentiel que les préjugés obsolètes cèdent le pas à une attitude tournée vers l'avenir. Pour atteindre leurs objectifs de croissance, les entreprises devront gonfler leurs rangs avec du personnel qualifié. Ignorer les compétences et l'expérience d'une partie de la population dont le seul tort est d'être parent est une attitude irréfléchie et totalement irresponsable. Les mères actives sont une composante précieuse du personnel qu'il serait inconsidéré d'ignorer, et ce serait de ce fait une mauvaise décision business.