CV anonyme : le mythe deviendra-t-il un jour réalité ?

Le « CV anonyme », oxymore par essence puisqu’il réunit dans une même expression deux termes contradictoires, semble être une vaste mystification.

Si en 2006 la « loi sur l'égalité des chances » a été votée, le volet « CV anonyme » lui, n'a encore fait l'objet d'aucune obligation légale en Europe. Des études ont été réalisées dans 7 pays européens, des expériences locales ont été mises en place sur plusieurs mois... et la Grande-Bretagne, pourtant en avance dans ce domaine, a finalement abandonné l'amendement qui visait à le rendre obligatoire.
Le sujet est pourtant repris inlassablement dans les médias. Le politiquement correct, le bien pensant, l'utopiste continuent à se battre pour leurs idées. Idées sur lesquelles sautent différents acteurs RH qui proposent à tout va des mesures aptes à gérer le recrutement anonyme au sein des entreprises.
Car, c'est bien de cela dont nous parlons : le "recrutement anonyme". Il s'agit de recruter sur la base d'un document sur lequel le chercheur d'emploi expose son cursus professionnel, présente ses diplômes et parfois présente ses loisirs préférés, histoire de démontrer qu'il est curieux intellectuellement, sportif et dynamique. Un document sur lequel sont « effacés » son nom, son sexe, son âge, sa nationalité.
Un document qui fait perdre du temps aux entreprises qui recrutent. Les entretiens d'embauche ne se font pas derrière une vitre sans tain, où le chercheur d'emploi pourra voir le recruteur et non l'inverse !
L'attitude positive d'une personne, son aisance, son comportement, sa curiosité et sa compréhension du métier recherché sont les premiers atouts dans sa recherche d'emploi. Ils ne sont malheureusement pas lisibles sur un CV. Mais ce n'est pas pour autant que la rédaction d'un CV doit être négligée ! La plupart de nos clients du CAC 40 ou SBF 120 recrutent et opèrent au niveau international. Ils savent fort bien que dans le monde d'aujourd'hui, la diversité des cultures et des hommes est un point fort pour gagner dans la compétition mondiale. Les entreprises ont besoin de collaborateurs et collaboratrices qui parlent plusieurs langues, qui viennent de tous les continents, ne serait-ce que pour construire une vraie mobilité interne, outil de motivation par excellence.
Donc arrêtons de traiter les entreprises de discriminantes et aidons-les plutôt à recruter les talents qu'elles recherchent.