Alternance : un nouveau regard

Ça y est vous avez pris la décision de recruter un alternant cette année. Ce type de contrat représente une véritable opportunité d’accéder au monde professionnel pour les étudiants, mais aussi pour les entreprises de capter et de former à terme des salariés très compétents.

Le but d’une entreprise étant de gagner de l’argent, votre carnet de commande prime tout le reste et le secrétariat envoie une lettre type de refus  aux alternants. « On n’a pas le temps ni les moyens de former », entend-on. C’est une erreur, car d’une part les étudiants sont de mieux en mieux préparés et opérationnels quasi immédiatement, et d’autre part les réseaux sociaux pourraient vous permettre d’attirer le bon candidat en quelques clics et ainsi fluidifier le fonctionnement de l’un ou de plusieurs de vos services.
Les entreprises n’ont pas toujours le temps de répondre aux tonnes de CV qui leur parviennent, ni d’éplucher les innombrables bases de données en ligne lorsqu’un besoin se fait ressentir. En fait à l’heure des réseaux sociaux, il faudrait inverser le problème et se demander comment les étudiants recherchent-ils leur fameuse « place au soleil » ?. Nous leur avons posé la question et nous n’insisterons jamais assez,  l’alternance est la solution pour bien former à moindres coûts.           

Escalader le glacier par la face Nord

Vincent, 21 ans est étudiant en deuxième année de BTS Audiovisuel Montage Vidéo et Postproduction en alternance au lycée Robert de Luzarches à Amiens : « La plupart des entreprises ne comprennent pas l'intérêt ni les avantages d'avoir un apprenti au sein de leur équipe et les voient souvent comme des stagiaires sans utilité pour leur développement. Et lorsque des entreprises en prennent parce que ça fait partie de leur culture, les portes sont souvent fermées. Celles-ci en ont souvent déjà un sous la main en raison de la durée des formations. La demande est parfois et même souvent très importante selon les formations comme la mienne. Ma seule aide fut mon père (journaliste), ma volonté et mon stylo ! Mais malgré cela, j'ai eu beaucoup de mal et j’ai mis longtemps à aboutir...
Dans ma promo, nous étions 27 à la rentrée de la première année et nous ne sommes désormais plus que 7 car la plupart n'avaient pas trouvé d'entreprise avant la date limite fixée par les rectorats ! ».
Il faut donc redoubler d’efforts. C’est ce que nous confirme Justine : « Pour la rentrée 2014 je souhaite poursuivre mes études en master professionnel, et j'ai choisi de m'y prendre en avance pour la recherche d'une entreprise (dès fin janvier). Cette recherche se fera principalement sur les réseaux sociaux (groupes, sites d'emploi...) : Viadeo, LinkedIn et Twitter. Mais aussi grâce à Wordpress et Doyoubuzz, par l’intermédiaire desquels je diffuse mon CV. Je pense qu'aujourd'hui les réseaux sociaux ont une telle puissance qu'ils peuvent nous aider à trouver une entreprise, c'est pourquoi je vais privilégier cette source. Avec persévérance et après quatre mois de recherche (offres d'emploi et Viadéo), j'ai trouvé une entreprise pour une année d'alternance. Aujourd’hui je suis en licence générale dans une école de commerce Nantaise (Enacom) et je suis en alternance dans un cabinet de conseil au Mans ».
Faire sa place n’est pas simple ! Amandine, 29 ans, actuellement salariée dans une entreprise de bijoux fantaisie le confirme : « Cela a été très difficile, j'ai envoyé pleins de CV papier et par mail, malheureusement les entreprises sont souvent débordées, n’ont pas de temps de s'occuper de vous, ni les moyens de vous rémunérer. Et la plupart du temps on ne vous répond pas, ce qui est très très très frustrant. J'ai pu trouver mon contrat d'apprentissage grâce à ma conseillère d'orientation même si le poste pour lequel j'ai été embauchée était assez loin de ce que je voulais faire ».

L’homme qui tombe à pic

En 2014, il faudrait selon toute vraisemblance abandonner le réflexe encore assez tenace de la lettre de motivation manuscrite. A l’heure du tout numérique pourquoi passer autant de temps à usiner pour si peu de résultats ? Pourquoi ne pas se présenter à la porte de l’entreprise avec son CV sous le bras ?
« Dans le cadre de ma recherche d'entreprise, j'ai envoyé une multitude de CV et de lettres de motivation rédigées à la main à de grandes entreprises françaises, en vain. J'ai finalement trouvé mon bonheur à la SNCF par candidature spontanée », fait remarquer Alexandre, 21 ans, aujourd’hui devenu infographiste freelance.
Il insiste sur la démarche de porte-à-porte. C’est-à-dire de se déplacer en premier lieu et ainsi rencontrer les gens qui vous embaucheront peut-être plus tard. « Il est important de montrer que l'on est motivé. Bien sûr ce n'est pas donné à tout le monde d'être à l'aise dans ce genre de situation.
Dans un second temps, l'envoi de mails simples avec CV + LM, bien rédigés et montrant une véritable détermination peuvent-être un bon moyen d’arriver à ses fins... »

Pour conclure

Le talent d’un directeur est de savoir construire et fidéliser un collectif. Le turn-over est chronophage handicapant et générateur de coûts supplémentaires pour l’entreprise. Alors, pourquoi ne former un jeune à un métier dans lequel il se sentira efficace au bout de 3 ou 4 mois ? Vous bénéficierez en tant qu’entreprise d’aides fiscales et d’aides à l’embauche et vous permettrez à un jeune d’inscrire la première ou la deuxième ligne à son CV. Les réseaux sociaux tels que Twitter, Viadeo ou LinkedIn, ou tout simplement Google et FaceBook sont de formidables outils pour repérer un candidat idéal  à l’alternance. Il n’y a plus qu’à se laisser séduire par son profil. L’étudiant deviendra salarié et n’aura pas envie de quitter une place si bien acquise. Oubliez les schémas classiques de recrutement, adaptez-vous à l’ère du tout numérique. A quand votre prochain entretien d’embauche sur Skype ? Essayez, vous verrez.

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Pour aller plus loin : France 3 a diffusé un très bon documentaire sur le monde du travail et les freins à l’embauche.