Six mesures pour préserver la sécurité et la productivité des travailleurs isolés

Quels sont les moyens dont disposent les employeurs pour préserver la sécurité de leur personnel, là où il se trouve ?

Les employés qui travaillent à distance ont tendance à être plus vulnérables aux risques que ceux qui exercent leurs activités professionnelles dans les bureaux de l’entreprise. Depuis la pandémie, des millions d’entre nous ont rejoint la catégorie des « travailleurs isolés ». Raison pour laquelle les chefs d’entreprise doivent élaborer des stratégies éprouvées pour leurs effectifs « à distance », en particulier lorsqu’il s’agit de se prémunir contre des risques imprévisibles.

Aujourd’hui, si un événement inquiétant se produit, les entreprises doivent être en mesure de localiser leurs salariés isolés et de communiquer avec eux pour garantir leur sécurité et leur capacité à travailler. Entrent dans cette catégorie les collaborateurs qui sont en télétravail à domicile, en mission chez un client, sur le terrain ou en déplacement. Si leur vie ou leur santé est menacée, leurs employeurs doivent impérativement assurer leur sécurité au travers de campagnes de mobilisation sur le modèle de l’appel à témoins, de dispositifs d’alarme ou d’appel d’urgence, ou encore de sensibilisation à de possibles risques avant qu’ils ne deviennent une menace. Et si la sécurité du personnel est certes prioritaire, faire en sorte qu’il puisse continuer à exercer son activité est également importante pour l’entreprise.

La dispersion géographique croissante des effectifs a alourdi la charge de travail des équipes en charge de la sécurité et de la continuité des activités. Avant la pandémie, une forte proportion de collaborateurs travaillait dans l’un des bureaux de leur entreprise. Aujourd’hui, la donne a changé et ils sont de plus en plus nombreux à exercer leur activité en télétravail, à domicile. Cela implique qu’en cas d’évènements à risque, le nombre d’alertes générées est maintenant démultiplié et dépend du nombre de collaborateurs à distance et de leurs lieux de travail. Mais les ressources allouées aux équipes responsables de la sécurité et de la continuité des activités n’étant pas revues à la hausse pour autant, la technologie est indispensable pour faire face à cette nouvelle donne. Alors, quels sont les moyens dont disposent les employeurs pour préserver la sécurité de leur personnel, là où il se trouve ?

La géolocalisation

Les salariés travaillent rarement au même endroit tous les jours, surtout s’ils sont en déplacement ou sur le terrain ou s’ils alternent entre travail à domicile et sur site. Un système capable de les repérer au moyen d’informations de localisation (appelée « dynamique ») améliore considérablement la capacité d’une entreprise à protéger son personnel. La localisation dynamique peut être actualisée en fonction d’un itinéraire de déplacement, des horaires d’une réunion ou d’un travail de poste, d’une badgeuse à l’entrée d’un établissement, ou même d’un enregistrement via un appareil mobile permettant de signaler sa présence.

La sensibilisation aux risques

La géolocalisation d’un salarié n’est pas tout. Les entreprises et leur personnel doivent également être conscients des menaces auxquelles ils sont exposés en fonction de leur situation géographique : troubles civils ou manifestations prévues, conditions météorologiques extrêmes, pannes d’infrastructures ou accidents dangereux. Il est indispensable de disposer de données sur les menaces en temps réel qui tiennent compte de la localisation pour contribuer à préserver la sécurité des collaborateurs, ainsi que de données contextuelles sur les infrastructures à proximité de l’événement ou du salarié en question, comme l’hôpital, le commissariat le plus proche ou les routes d’évacuation aux alentours.

La corrélation automatisée

Si la géolocalisation et la sensibilisation aux risques sont deux mesures importantes, il est impératif de les corréler afin de déterminer quand et où les menaces risquent d’avoir des répercussions sur le salarié. Souvent réalisé manuellement dans les entreprises et au sein des équipes en charge de la sécurité, ce processus prend du temps. Cette corrélation doit être automatisée compte tenu des changements qui remodèlent le paysage. Nombre de ces menaces étant appelées à évoluer, il est essentiel que la corrélation s’opère en temps réel, en s’appuyant sur des outils prospectifs. Ainsi, par exemple, une manifestation est prévue, à un endroit précis, dans deux jours, date à laquelle un dirigeant prévoit de se rendre en ville également, pourtant à l’heure actuelle, aucune menace n’est identifiée, faute de corrélation entre ces deux informations. Mais si l’on se projette dans deux jours, une potentielle menace pèse sur ce dirigeant. Autre exemple : des conditions météorologiques extrêmes s’annoncent dans une région où certains des collaborateurs sont détachés en mission. À cet instant précis, aucune menace n’est décelable, mais d’ici deux heures, les collaborateurs en question pourraient être en danger. La capacité à anticiper des menaces avant qu’elles ne se concrétisent permet à l’entreprise de prendre les devants pour les gérer et potentiellement les éviter.

La communication bidirectionnelle

La communication bidirectionnelle permet aux entreprises de vérifier facilement si des travailleurs isolés sont en sécurité, en les invitant à répondre simplement à un sms. Cela signifie que, le salarié peut être alerté et informé, et l’entreprise mise au courant si la santé ou la sécurité de ce dernier sont menacées. Cette communication doit être multicanale : email, SMS, appel téléphonique, notification push dans une application mobile ou alerte sur le Bureau, par exemple. Cette précision est importante car les salariés n’utilisent pas un seul moyen de communication. De même, il faut prendre en compte le fait que certaines lignes de communication peuvent être défaillantes en raison de pannes d’infrastructures ou d’un trafic saturé, empêchant la transmission rapide du message.

Le dispositif d’alarme en cas d’urgence et bouton SOS

Cette innovation permet à des salariés isolés accomplissant des tâches potentiellement dangereuses de signaler une situation de détresse et de déclencher les secours. Ces collaborateurs sont équipés d’un dispositif d’alarme sur un appareil mobile ; s’ils ne se manifestent pas à intervalles réguliers auprès de leur entreprise, un SOS est aussitôt déclenché, incitant l’employeur à procéder à une levée de doute ou à envoyer de l’aide. Certains dispositifs proposent également des enregistrements audio et vidéo, permettant à l’entreprise d’entendre et de voir les salariés en cas d’urgence.

En plus du smartphone ou de la montre intelligente, les entreprises peuvent doter les travailleurs isolés d’un bouton SOS pouvant être porté autour du cou ou fixé à leur ceinture. Si le salarié se sent en danger, le bouton SOS donnera l’alerte et déclenchera une intervention de l’entreprise.

Le géorepérage et confidentialité

En cas d’urgence, l’équipe de sécurité peut procéder à un « géorepérage », délimitant un périmètre virtuel autour des endroits susceptibles d’être dangereux pour la sécurité des salariés. Si un travailleur isolé franchit ce périmètre, il sera automatiquement averti du risque encouru et devra procéder à un contrôle de sécurité ou quitter la zone en question. La confidentialité est respectée car l’alerte ne fait qu’informer et demander le statut de sécurité du salarié, et non sa localisation. Seules des réponses spécifiques, comme les contrôles déclenchés par ses soins, révèleront sa position. La localisation d’un collaborateur n’est visible de l’entreprise que si ses coordonnées sont volontairement partagées en amont : l’entreprise peut alors géolocaliser ce salarié aux moments clés.

Pour préserver la sécurité des travailleurs isolés, il est essentiel de savoir où sont situées les menaces potentielles, par rapport à l’endroit où se trouvent les collaborateurs, et de doter ces derniers d’outils leur permettant de se manifester rapidement dès l’instant où ils s’estiment en danger. Cela permet aux entreprises, non seulement de s’assurer de la sécurité de leurs collaborateurs, mais aussi de faire en sorte qu’ils puissent continuer à exercer leurs fonctions. En définitive, une situation avantageuse pour tout le monde.