Cette erreur fréquente en entretien d'embauche se paie durant toute une vie

Cette erreur fréquente en entretien d'embauche se paie durant toute une vie

Décrochez un poste c'est bien, mais pas à n'importe quel prix. Une étude révèle comment une mauvaise négociation salariale impacte toute une carrière.

Négocier son salaire lors d'un entretien d'embauche est un exercice délicat. Par peur de demander trop et de passer à côté du poste, de nombreux candidats acceptent un salaire qu'ils jugent trop bas. Cela crée de la frustration, mais pas seulement, car cette attitude a des conséquences qui pèsent sur toute une carrière…

A défaut d'une négociation efficace du salaire initial, la possibilité de revoir son salaire se présente généralement lors des entretiens annuels. Cette démarche nécessite souvent d'attendre une année, voire deux dans certaines entreprises, avant d'avoir une opportunité formelle de revoir son salaire. Si le salarié accepte un manque à gagner entre l'embauche et la renégociation, une étude démontre que sa mauvaise négociation de départ a une conséquence bien plus lourde.

En effet, France Stratégie a révélé qu'en moyenne, un salarié peut espérer voir son salaire multiplié par 1,7 au cours de sa carrière. L'étude réalisée en 2018 sur des salariés à temps complet nés entre 1935 et 1974, révélait qu'en moyenne le salaire mensuel commence à 1 350 euros à 25 ans, il progresse rapidement en début de carrière pour stagner au-dessus de 2 000 euros et augmenter de nouveau qu'en fin de carrière, avec 2 300 euros. "Sur une carrière complète, le salaire moyen augmenterait donc de 1 000 euros environ" selon les auteurs de l'étude.

Ainsi, si dans les premières années de vie active, les augmentations arrivent rapidement et donnent l'impression de "rattraper le retard", il faut prendre en compte qu'il y a un véritable effet plateau qui impacte tout le milieu de la carrière professionnelle. La maximisation du salaire n'intervient que dans les dernières années. Par conséquent, une mauvaise négociation salariale à l'embauche peut avoir des répercussions durables sur les revenus et le bien-être financier des salariés. Il est donc essentiel pour les candidats de se préparer soigneusement et de ne pas sous-estimer l'importance de cette étape dans le processus d'embauche.

Par ailleurs, l'étude de France Stratégie révèle des disparités salariales significatives entre les hommes et les femmes, ainsi qu'entre les diplômés et les non-diplômés. En fin de carrière, l'écart de salaire entre les hommes et les femmes s'accentue, avec une femme gagnant en moyenne 110 % du salaire moyen, contre 130 % pour un homme.

Concernant les diplômés, les économistes notent une baisse relative du rendement des diplômes au fil des générations. Cela s'explique en partie par la montée rapide du niveau de qualification de la population active qui peine à être absorbée sur le marché du travail, entraînant un déclassement du diplôme. Toutefois, si l'écart de salaire entre diplômés et non-diplômés est faible en début de carrière, il s'accroît avec les années. D'abord de l'ordre de 100 à 300 euros par mois, il atteint en moyenne 1 000 euros à 50 ans.