5 500 euros par mois : dans ces écoles, ces professeurs du secondaire sont les mieux payés pour enseigner les matières aux enfants
En France, seuls trois professeurs sur dix se disent satisfaits de leur salaire. Un chiffre bien plus bas que la moyenne de l'OCDE, organisation derrière ces statistiques, qui peut facilement s'expliquer. C’est que comparée à ses voisins limitrophes, la France paie moins bien ses professeurs.
34 838 euros brut : en France, c'est le salaire annuel d'un professeur du secondaire en début de carrière. En Espagne, c'est 4 000 euros de plus, en Belgique francophone, c'est 10 000 euros de plus. Seule l'Italie fait pire avec un salaire de départ de 27 000 euros.
Ces différences salariales ont un impact direct sur le moral des troupes. Selon une enquête du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES-FSU) menée en juin 2025 auprès de plus de 10 000 enseignants, 86% se disent désabusés et 64% déclarent avoir envisagé de démissionner au cours des deux dernières années. La première raison invoquée reste le niveau trop bas des salaires et l'absence de perspectives de progression.

Pour gagner beaucoup mieux sa vie, il existe une méthode un peu baroque : déménager… à l'étranger. Autour de la France, deux pays offrent des salaires très attractifs. Le Luxembourg affiche 89 794 euros brut comme salaire de départ pour un enseignant du second degré, tandis que l'Allemagne propose 66 560 euros brut.
On pourrait se dire que déménager de l'autre côté des Ardennes pour y enseigner, c'est devenir riche et jouir d’une vie paisible. Oui mais voilà, ce que ces chiffres ne disent pas, c'est que le coût de la vie outre-Meuse est très élevé.
Lorsque ces salaires sont exprimés en standard de pouvoir d'achat, unité permettant de comparer les revenus d'un pays à l'autre en tenant compte du coût de la vie, le salaire luxembourgeois fond comme neige au soleil. Il s'établit alors à 55 550 euros en standard de pouvoir d'achat. C’est ici que l'Allemagne passe en tête avec un salaire annuel brut de 56 700 euros, loin devant la France qui plafonne à 30 000 euros.
Pourquoi l'Allemagne paie-t-elle si bien ses professeurs ? Pour deux raisons : d’une part, une volonté d’attirer les professeurs en pleine pénurie, d'autre part parce que le métier diffère sensiblement de celui pratiqué en France.
Côté formation, les professeurs doivent pouvoir enseigner au minimum deux matières et suivre une formation spécifique selon le type d'établissement visé. Le temps de service varie également : entre 23 et 26 périodes de 45 minutes par semaine dans le secondaire, soit 736 à 864 heures annuelles. “Les enseignants sont aussi obligés d’assurer des missions annexes comme 3 heures de remplacement par semaine et de couvrir des heures de surveillance., indique une étude de l’Ifrap.
Contrairement aux enseignants français, qui sont majoritairement fonctionnaires d'Etat, le statut varie selon les régions allemandes, ce pays étant un Etat fédéral. Dans les Länder de l'ouest, la plupart obtiennent le statut d'agent public après une période d'essai pouvant durer jusqu'à cinq ans, tandis que dans l'est, ils sont souvent salariés en CDD ou CDI.
La rémunération, versée par chaque Land, suit une grille salariale locale et progresse avec l'ancienneté, l'échelon maximum étant généralement atteint entre 50 et 55 ans. Enfin, autre différence majeure qui pourrait être difficile à vivre pour un Français : les enseignants fonctionnaires n'ont pas le droit de grève en Allemagne.