Les serveuses devinent ce que vous allez commander dès qu'elles vous voient, leur secret enfin révélé
Brian Wansink, un chercheur spécialisé dans le comportement alimentaire, a mené une étude permettant d'établir un lien entre la personnalité des individus et ce qu'ils choisissent de manger. Comme souvent, l'idée de l'étude lui est venue en observant des scènes du quotidien. Habitué de petits restaurants, il a constaté à plusieurs reprises la capacité de certaines serveuses à deviner les plats que leurs clients allaient commander. Comment pouvaient-elles le deviner ? Après leur avoir posé la question, elles ont répondu que c'était grâce à plusieurs facteurs : leur démarche, leurs vêtements ou encore leur façon d'observer la salle…
Des éléments qui pris indépendamment des autres paraissent bien mystérieux, mais qui ensemble peuvent donner des indices sur la personnalité d'un individu. C'est en tout cas dans ce sens que vont les résultats de l'étude. Menée sur 554 inconditionnels de la soupe, elle a permis d'attribuer à chaque recette, un profil avec un trait de caractère dominant. Les voici :
- Soupe de poulet aux vermicelles : le casanier qui aime rester chez lui, apprécie la solitude et accorde de l'importance à la loyauté.
- Soupe de bœuf au chili : le boute-en-train, plutôt sociable et doté d'un esprit de compétition.
- Soupe de légumes : le faiseur de mode, extraverti et audacieux, il est passionné de cuisine.
- Bisque de palourdes façon Nouvelle-Angleterre : l'intellectuel, raffiné, un brin sarcastique, il apprécie les bons plats mais les élimine ensuite grâce au sport.
- Soupe de tomates : le doux lecteur, un penseur mordu de lecture, qui apprécie la présence d'un animal de compagnie.
Ces associations ont ensuite été testées par 26 serveuses pour cette étude. Elles devaient retrouver à quelle soupe rattacher le profil psychologique décrit. Le score moyen était de 83% et 21 d'entre elles ont fait un sans-faute. Cette étude ainsi que d'autres, ont permis à Brian Wansink d'affiner le concept d'identification alimentaire qui énonce que l'une des raisons pour laquelle on peut être attiré par un aliment est qu'on s'identifie à celui-ci. Finalement, si l'on admet l'existence d'un phénomène d'identification avec certaines marques, pourquoi ne pourrait-il pas y avoir un mécanisme similaire avec certains produits alimentaires ou certains plats ?
Professeur de marketing, chercheur et directeur du laboratoire sur l'alimentation et les marques à l'université de Cornell, Brian Wansink a consacré sa carrière à l'étude du comportement alimentaire. Accusé en 2018 de fraude scientifique , il a admis un manque de rigueur sur certaines de ses recherches. La plupart de ses études, consignées dans son best-seller Conditionnés pour trop manger, ont néanmoins inspiré de nombreux professionnels du marketing, de la nutrition et de l'agroalimentaire.