Cette faculté vous aide à prendre les bonnes décisions et se développe avec l'âge

Cette faculté vous aide à prendre les bonnes décisions et se développe avec l'âge Dans un monde en perpétuel mouvement, prendre trop de temps pour faire un choix peut être contre-productif.

Tous les jours, nous sommes confrontés à devoir prendre des décisions : pour le travail, notre vie personnelle ou pour choisir nos vêtements. Le cerveau humain prendrait environ 35 000 décisions par jour, et selon une enquête que la de Lightspeed Research, un individu "n'est pas conscient de 99,74%" de ses choix quotidiens.

Dans les cas où nous sommes confrontés à un dilemme, nous essayons toujours de prendre les décisions les plus rationnelles. Pour cela, chacun sa méthode : rassembler toutes les informations disponibles sur le sujet, faire des listes de pour et de contre, imaginer toutes les conséquences possibles, etc. Mais ces méthodes ne sont pas possibles dans le cas où nous devons faire des choix rapidement, comme l'explique Christophe Haag, professeur HDR et chercheur en psychologie sociale. "Nous évoluons dans un monde qui bouge de plus en plus vite avec des zones d'incertitudes de plus en plus larges et des timings plus serrés. Quand un problème se pose à vous, on n'est pas forcément en capacité de réfléchir pendant des mois, car votre problème aura le temps de muter. Une décision prise au terme de ce processus risque d'être totalement obsolète voire contre-productive". Face à ce constat, un mode de prise décision est de plus en plus étudié : l'intuition. Pour le professeur, elle apparait comme "un vrai plus", "pour améliorer sa capacité d'adaptation"." Le mot est aujourd'hui galvaudé presque ésotérisé, fait observer le chercheur, mais il n'y a pas plus pragmatique".

En 2012, le site de l'Université de Tel-Aviv se faisait par exemple le relais des résultats d'une expérience comportementale du professeur Marius Usher. "Les chercheurs ont découvert que l'intuition était un outil étonnement puissant et précis. Lorsqu'ils ont été contraints de choisir entre deux options en se basant uniquement sur leur instinct, les participants ont pris la bonne décision dans 90 % des cas."

"Il existe plusieurs qualités intuitives", précise Patrice Georget, enseignant-chercheur en psychosociologie à l'IAE de Caen. Parmi celles-ci, deux vont notamment s'opposer : "l'intuition du ouï-dire" et celle "d'expert". La première est générée par "ce qu'on entend avec les rumeurs, les opinions et les croyances" et "s'appuie sur une connaissance de surface", indique l'enseignant. La seconde va se construire à travers la répétition d'actions et "des manières de faire que nous avons testées et pour lesquelles nous obtenons des feedbacks". Ces répétitions engendrent "un savoir implicite qu'on appelle intuition" et qui s'améliore avec l'âge puisque "plus vous agrégez d'expériences plus vous aurez des qualités dans le repérage de faisceaux d'indices", explique Patrice Georget.