Axel Springer : 1, Adblockers : 0

Axel Springer : 1, Adblockers : 0 Plus des deux tiers des lecteurs de Bild.de utilisant un adblocker l'ont désactivé afin de pouvoir continuer à consulter le quotidien allemand en ligne.

Axel Springer a marqué les esprits en bloquant la consultation de Bild.de aux utilisateurs d'adblockers. Depuis un mois, les lecteurs se voient ainsi proposer de désactiver leur bloqueur de publicité ou de payer 2,99 euros par mois pour accéder au contenu du site (sans publicité). Une décision extrême qui illustre la tension qui entoure aujourd'hui le sujet des adblockers, utilisés par près de 200 millions d'utilisateurs dans le monde, selon une étude réalisée conjointement par Adobe et PageFair.

L'éditeur allemand vient de se prêter à un premier bilan et les résultats obtenus risquent de donner des idées à d'autres. Le PDG d'Axel Springer, Mathias Döpfner, vient en effet de révéler que "plus des deux tiers des utilisateurs concernés avaient désactivé leur adblocker". Le ratio des lecteurs se passant de la publicité est ainsi tombé de 23% à un chiffre inférieur à 10%. Sur les deux premières semaines qui ont suivi la mise en place de ce "mur" par Bild.de, ce sont ainsi 3 millions de "visites marketables" supplémentaires qui ont été observées. De quoi redonner le sourire à Axel Springer et le convaincre que "les adblockers ne vont pas devenir le game-changer qu'on annonce".

Un exemple pour les autres ?

Reste à voir quels seront les résultats pour ceux qui calqueront leur stratégie sur celle de l'Allemand. Un tel "passage en force" sera sans doute plus facile pour un leader sur son secteur ou un acteur proposant suffisamment de contenus exclusifs et intéressants pour convaincre le lecteur à abandonner son adblocker, tout du moins sur le site concerné (très peu optant pour l'abonnement payant).

Les bonnes nouvelles vont de pair chez Axel Springer. Le groupe a également annoncé qu'il augmentait ses prévisions de revenus pour 2015, ses ventes publicitaires online étant supérieures aux attentes. Le chiffre d'affaires du groupe s'est ainsi établi à 795,4 millions d'euros pour le troisième trimestre, en croissance de 7,3%, quand le bénéfice opérationnel atteint 129 millions d'euros (en croissance de 32%). Le groupe, qui vient d'annoncer l'acquisition de Business Insider moyennant 343 millions de dollars, est par ailleurs revenu sur l'échec du rachat du Financial Times.

Du passé, à en croire Mathias Döpfner qui a par ailleurs précisé qu'il se concentrerait "sur de plus petites acquisitions de business entièrement dédiés au journalisme Web". Des opérations dans la lignée des investissements réalisés au sein du portail Thrillist, de la plateforme de news, Mic.com, ou du spécialiste de la réalité virtuelle, Jaunt. Autre projet en cours : un fonds d'investissement qui mise sur les start-up média les plus prometteuses